Les marchés boursiers nord‑africains ont connu des évolutions contrastées au deuxième trimestre 2025, selon le dernier rapport du Fonds monétaire arabe, publié le 31 juillet. Si la région a globalement bénéficié d’un regain d’intérêt des investisseurs, les écarts entre les places restent significatifs, confirmant la domination du Maroc et de l’Égypte sur la scène régionale.
Avec une capitalisation de 105,16 milliards de dollars, la Bourse de Casablanca s’impose comme le premier marché nord‑africain et le sixième au niveau de la région MENA. Elle enregistre une progression trimestrielle de +10 %, stimulée par la bonne tenue des secteurs financiers et industriels. Cette performance conforte son rôle de hub financier régional, attirant à la fois les capitaux locaux et étrangers.
L’Égypte consolide sa deuxième place régionale
La Bourse du Caire se maintient en deuxième position en Afrique du Nord avec une capitalisation de 46,93 milliards de dollars, en hausse de +5,6 % par rapport au trimestre précédent. Malgré un contexte économique marqué par l’inflation et un resserrement monétaire, le marché égyptien continue d’afficher une certaine résilience, soutenu par des introductions et un intérêt accru pour les valeurs bancaires et énergétiques.
La Tunisie : petite mais dynamique
La Bourse de Tunis, bien plus modeste, surprend par son dynamisme relatif. Sa capitalisation atteint 10,20 milliards de dollars, en progression de +8,4 %. Bien qu’elle reste marginale à l’échelle régionale, cette performance traduit une certaine confiance des investisseurs dans un contexte national encore fragile. Elle illustre aussi l’importance croissante des réformes de gouvernance et de transparence financière entreprises dans le pays.
L’Algérie, lanterne rouge régionale
En bas du classement, la Bourse d’Alger demeure symbolique plus que stratégique, avec une capitalisation de seulement 5,71 milliards de dollars. Malgré une hausse de +6 % sur le trimestre, elle reste l’une des plus petites places financières du monde arabe. Le marché souffre d’un manque de profondeur, de liquidité et d’attractivité pour les investisseurs, freinant son intégration régionale.
Un fossé persistant entre le Maghreb et le Golfe
Si les bourses nord‑africaines progressent, elles restent très en deçà des mastodontes du Golfe. À titre de comparaison, la Bourse saoudienne (Tadawul) pèse plus de 2 400 milliards de dollars, soit plus de 20 fois la valeur cumulée des quatre marchés nord‑africains. Ce contraste souligne la nécessité pour les pays du Maghreb d’approfondir leurs marchés, d’attirer davantage de cotations et d’améliorer la liquidité.
En sommes, le deuxième trimestre 2025 confirme une hiérarchie claire : Casablanca et Le Caire dominent le Maghreb, Tunis progresse, mais reste marginale, tandis qu’Alger peine à émerger. Un constat qui appelle à des réformes structurelles si la région veut jouer un rôle plus central dans la finance arabe et internationale.
Valeur Boursière Des Marchés Arabes

Les valeurs boursières nord africaine au 2e trimestre 2025 :
1. Maroc
- Valeur boursière : 105,16 milliards USD (contre 95,52 au T1).
- Croissance trimestrielle : +10,09 %.
- Classement arabe : 6ᵉ place
- C’est la plus importante place en Afrique du Nord.
2. Égypte
- Valeur boursière : 46,93 milliards USD (contre 44,44 au T1).
- Croissance trimestrielle : +5,62 %.
- Classement arabe : 7ᵉ place
3. Tunisie
- Valeur boursière : 10,20 milliards USD (contre 9,42 au T1).
- Croissance trimestrielle : +8,41 %.
- Classement arabe : milieu du tableau, mais loin derrière Égypte et Maroc.
4. Algérie
- Valeur boursière : 5,71 milliards USD (contre 5,39 au T1).
- Croissance trimestrielle : +5,97 %.
- Classement arabe : avant‑dernière, reflétant la faible profondeur de son marché