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Les deux derniers otages algériens enlevés à Gao ont été libérés

Par Yacine Temlali
31 août 2014
Les diplomates algériens enlevés au Mali en avril 2012 lors de leur détention.

Les deux diplomates sont arrivés dans la matinée à Alger après avoir été livrés aux autorités près de Bordj Badji Mokhtar par un membre influent du Mouvement pour le jihad et l’unicité en Afrique de l’Ouest (Mujao).

 

Les deux derniers otages algériens enlevés le 6 avril 2012 à Gao au nord du Mali ont été libérés, a annoncé le 30 août, le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Le gouvernement algérien annonce la libération, samedi 30 août 2014, des derniers otages enlevés à Gao le 6 avril 2012. La libération de MM. Mourad Guessas et Kedour Miloudi, qui fait suite à celle des trois otages libérés quelques mois après leur enlèvement, est intervenue après d’intenses et inlassables efforts déployés par les institutions de l’Etat dans la plus grande discrétion et sous la supervision directe du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika », souligne la même source.

Arrivés dans la matinée à Alger – après avoir été livrés aux autorités près de Bordj Badji Mokhtar par un membre influent du Mouvement pour le jihad et l’unicité en Afrique de l’Ouest (Mujao) – les deux diplomates retenus à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja à Alger ont reçu samedi après-midi la visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal.

Le ministère des AE a confirmé, dans son communiqué, « l’assassinat odieux » du diplomate Tahar Touati ; information qui avait été démentie jusqu’à ce jour par les autorités algériennes.

Pour rappel, trois des 7 diplomates ont été déjà libérés en juillet 2012. L’exécution du vice-consul Tahar Touati a été annoncé en septembre de la même année.

Dans une vidéo datant de janvier 2013, les otages kidnappés avaient imploré le président Bouteflika de les aider. « Alors que nous pouvions partir de Gao, nous sommes restés sur demande du ministère des Affaires étrangères », a déclaré un des otages, avant d’ajouter : « Maintenant, nous demandons au président Abdelaziz Bouteflika de répondre favorablement aux demandes du groupe (les ravisseurs, NDLR) pour nous permettre de sortir d’ici ».

 

L’Algérie libère ses otages dans le respect « de ses positions doctrinales »

 

Ils n’étaient plus que deux derniers otages à être toujours détenus dans l’immensité désertique du nord-malien. Les terroristes avaient réclamé 15 millions d’euro pour la libération des otages. Une rançon que l’Algérie a toujours refusé de payer.

L’Algérie, qui a mené campagne au niveau des institutions onusiennes pour « criminaliser » le paiement de rançon, ne pouvait s’y résigner. Cette position officielle a, d’ailleurs, été réaffirmée avec constance, chose qui réduisait la marge d’action pour obtenir la libération des otages.

Le gouvernement algérien rappelle que « tout au long de cette période de détention, les autorités compétentes algériennes n’ont ménagé aucun effort pour obtenir la libération, sans conditions, de nos diplomates », relève le communiqué du MAE, précisant que cette libération est intervenue « dans le respect de la position doctrinale de notre pays et de ses engagements internationaux en refusant tout paiement de rançon ».

Avant le dénouement heureux de ce matin, rien ne présageait leur libération. Les négociations via le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, qui laissait percer une petite lueur d’espoir n’ont pas abouti. Les chances de leur libération s’amenuisaient de jour en jour.

Aussi l’Algérie ne manque-t-elle pas de remercier tous ceux qui ont contribué à la libération de ses diplomates enlevés dans son consulat de Gao au nord Mali depuis plus de deux années. Le gouvernement algérien remercie, « toutes les bonnes volontés qui ont permis d’aboutir au dénouement de cette prise d’otage » et souligne « l’impératif de la poursuite, sans répit, de la lutte contre le terrorisme et ses multiples connexions que sont le trafic de drogue et le crime organisé, au Sahel et partout à travers les autres régions de notre continent et du monde, et réitère son appel au renforcement de la coopération internationale pour éradiquer ces phénomènes », conclut la même source.

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