Au cœur de la SAFEX, où se tient actuellement l’IATF, bâtisseurs africains et algériens se retrouvent pour échanger et partager leurs ambitions. Le continent est en pleine mutation : les chantiers s’ouvrent, les routes se dessinent, les villes s’étendent. Cette dynamique offre un champ immense aux entreprises du bâtiment. Celles d’Algérie, fortes d’un savoir-faire reconnu, se positionnent en tête de cette nouvelle aventure. Grâce à l’expérience acquise sur les grands projets nationaux, elles disposent des atouts nécessaires pour s’imposer comme des acteurs incontournables du marché africain.
Le groupe Midy : de l’expérience nationale à l’export
Créé en 1992, le groupe Midy illustre parfaitement cette ambition. Fort d’un parcours construit sur des années de chantiers, il a su diversifier ses activités. Avec plus de 80 showrooms répartis à travers le territoire national et une industrie allant jusqu’à la production de produits destinés à la réparation automobile, Midy s’impose comme un acteur polyvalent.

Ammar Aouchiche, responsable export du groupe, affiche son optimisme : « Nous sommes présents dans plusieurs pays africains avec nos produits. Notre marque Blandix est très demandée sur le marché africain depuis le début de l’IATF. Nous avons déjà des contacts pour livrer dans d’autres pays et nous sommes ici pour multiplier les opportunités et renforcer notre présence. »
Cette volonté d’expansion confirme que l’Afrique est désormais un horizon stratégique pour les entreprises algériennes.
Chillai : professionnalisme et ouverture
Le groupe Chillai, bien connu en Algérie pour son sérieux et sa diversité d’activités, nourrit lui aussi de solides ambitions africaines. Déjà implanté dans certains pays, il entend consolider et étendre sa présence.

Chams-Eddine Sahouli, responsable du stand, souligne : « Nous sommes déjà présents en Mauritanie. C’est un marché qui a de l’avenir et nous espérons obtenir davantage d’opportunités pour une meilleure ouverture sur l’Afrique. Nos offres existent déjà et ce continent est pour nous un véritable relais de croissance. »
Cet ancrage progressif montre que les entreprises algériennes abordent l’Afrique avec une stratégie réfléchie et de long terme.
La Céramique de Boumerdès : qualité et diversification
Fondée en 1995, l’usine de Céramique de Boumerdès a bâti sa réputation sur la qualité de ses produits. Depuis 2015, elle s’est engagée dans l’exportation, notamment vers les pays du Maghreb. La Libye reste son premier marché, en raison de sa proximité et de la forte demande.

Halime Tas, responsable marketing, détaille : « La Libye est notre marché le plus important, mais nous travaillons aussi avec la Mauritanie, le Sénégal, l’Angola, le Niger et même la Roumanie. Actuellement, nous négocions avec sept pays pour élargir nos exportations. Ce salon représente pour nous une occasion précieuse d’attirer de nouveaux clients. »
Cette diversification prouve que les produits algériens séduisent bien au-delà du Maghreb, en Afrique subsaharienne, mais aussi en Europe.
Une Afrique en construction : des besoins immenses
Le continent africain est le plus jeune et le plus dynamique au monde. Chaque année, des millions de logements sont nécessaires pour accompagner une démographie explosive. Les besoins en routes, ponts, barrages et équipements publics sont colossaux. Pour les entreprises algériennes, qui maîtrisent aussi bien la construction traditionnelle que les solutions modernes, l’Afrique apparaît comme un terrain naturel d’expansion.
Les opportunités concernent non seulement le bâtiment, mais aussi les matériaux de construction, la céramique, la menuiserie, la plomberie, l’électricité et les services logistiques intégrés. Tout un écosystème algérien peut trouver sa place dans cette transformation.
Les défis à relever
Si le savoir-faire algérien est reconnu et la demande réelle, certains défis subsistent. Le premier est logistique : acheminer les matériaux, suivre régulièrement les chantiers et maintenir la continuité des approvisionnements demeure un casse-tête. La distance, la faiblesse des infrastructures de transport et les lourdeurs douanières pèsent encore sur la compétitivité des entreprises.
À cela s’ajoute la nécessité de plateformes de coordination. Les entreprises algériennes gagneraient à unir leurs forces, mutualiser leurs moyens et parler d’une seule voix sur le marché africain. Une telle démarche renforcerait leur visibilité, réduirait les coûts et améliorerait leur capacité de négociation.
Un continent à bâtir, une place à prendre
L’Afrique est un continent en pleine construction, aux besoins immenses et durables. Les entreprises algériennes du bâtiment, fortes de leur expérience et de leur capacité d’innovation, peuvent prétendre à un rôle majeur dans cette transformation.
Reste à accompagner cette ambition d’une meilleure organisation. Le développement de solutions logistiques adaptées et la création de plateformes de coordination apparaissent indispensables pour transformer l’essai. Si ces défis sont relevés, l’Algérie pourra inscrire durablement ses bâtisseurs dans la grande aventure africaine et consolider sa place de leader régional.