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Économie

Les exigences du FMI ont affaibli les systèmes de santé des pays africains affectés par l’Ebola (étude)

Par Yacine Temlali
22 décembre 2014
Une campagne de sensibilisation au virus Ebola, à Monrovia, au Liberia, le 26 août 2014. (ph. : Abbas Duleh : AP/SIPA).

Selon une étude britannique, les exigences de réduction des dépenses publiques et de décentralisation des systèmes de santé ont fragilisé la Guinée, le Libéria et le Sierra Leone, épicentre de l’épidémie qui a fait plus de 7.370 morts en un an.

 

 

Une étude menée par des chercheurs britanniques et rapportée aujourd’hui par l’APS affirme que les exigences de rigueur budgétaire du Fonds monétaire international (FMI) ont ralenti le développement de services de santé efficaces dans les Etats les plus frappés par le virus Ebola, à savoir la Guinée, le Libéria et le Sierra Leone.

Les exigences de rigueur budgétaire en question consistent notamment en la réduction des dépenses publiques et des salaires des fonctionnaires et en la décentralisation des systèmes de santé.

Ces chercheurs, qui travaillent dans l’Université de Cambridge, l’Université d’Oxford et la London School of Hygiene and Tropical Medicine, ont abouti à cette conclusion en étudiant les données fournies par les programmes de prêts accordés par le FMI à ces trois pays entre 1990 et 2014 et en examinant les effets de ces programmes sur leurs politiques publiques.

Selon eux, les exigences du FMI ont ralenti le développement de services de santé efficaces en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, épicentre de l’épidémie qui a fait plus de 7.370 morts en un an.

« En 2013, juste avant l’éruption d’Ebola, les trois pays ont été confrontés aux directives économiques du FMI, et aucun n’a pu augmenter ses dépenses sociales malgré des besoins pressants dans le domaine de la santé », a estimé le sociologue à l’université de Cambridge Lawrence King, co-auteur de l’étude.

En réaction à cette étude qui le met gravement en cause, le FMI a estimé, à travers la déclaration d’un de ses porte-parole, qu’il était « totalement faux » d’affirmer que la propagation d’Ebola était une conséquence de la politique de cette institution financière internationale: « Depuis 2009, des prêts accordés à des pays à faible revenu l’ont été sans taux d’intérêt ce qui a libéré des ressources disponibles pour des pays désireux de dépenser plus dans les domaines de la santé et de l’éducation », a-t-il expliqué. Et de juger que « de telles accusations sont basées sur un malentendu, et, dans certains cas, sur une déformation des politiques économiques pratiquées par le FMI ».

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