Au moment où les observateurs entrevoient des signes d’apaisement entre Alger et Paris, le ministère des Affaires étrangères recommande à ses cadres de renoncer à se rendre en France ou d’y transiter.
La missive n’a rien de fortuit : le ministère des Affaires étrangères entend visiblement éviter à ses cadres et à leurs familles toute « mauvaise infortune » après les déboires vécues par l’ancien chef de cabinet de Abdelmadjid Tebboune ou encore l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali refoulés à leurs arrivée en France.
Dans cette missive, révélée par certains médias, le ministère demande à ses hauts fonctionnaires et à leurs familles d’annuler tout déplacement en France. Il les exhorte également à éviter d’y transiter.
Cette interdiction datant d’il y’a une quinzaine de jours intervient dans un contexte de tensions exacerbées entre la France et l’Algérie. Cette crise, née de la décision d’Emanuel Macron de reconnaitre la souveraineté marocaine sur le territoire sahraoui en juillet dernier, s’est tendue avec de nombreux autres dossiers dont l’emprisonnement de Boualem Sansal en novembre dernier et le refus par Alger d’accueillir des ressortissants visés par des OQTF.
Face à l’intransigeance d’Alger, les autorités françaises, par la voix du ministre de l’intérieur Bruno Retailleau, ont décidé une série de mesures de représailles dont l’interdiction d’accès au territoires français aux responsables algériens détenteurs de passeports diplomatique.
Histoire donc d’éviter d’éventuelles humiliations, le ministère semble donc avoir anticipé sur l’attitude des autorités françaises. Reste à savoir si ce geste va aggraver davantage la crise ou s’inscrit dans le plongement des mesures réciproques promises par Alger.
Même si la crise a connu un escalade ces derniers temps, les observateurs relèvement toutefois des signes d’apaisement. Les deux discours des deux présidents et la visite prochaine du ministre français des affaires étrangères s’inscrivent dans cette optique.