Les fonds des migrants africains « trop chers à rapatrier » dépassent 62 milliards de dollars en 2012 | Maghreb Émergent

M A G H R E B

E M E R G E N T

Banque

Les fonds des migrants africains « trop chers à rapatrier » dépassent 62 milliards de dollars en 2012

Par Yazid Ferhat
30 mars 2014
Les frais des transferts sont de 4 milliards de dollars par an en Afrique

Les envois d’argent des migrants africains vers leurs pays d’origine ont dépassé 62 milliards de dollars en 2012, a indiqué une étude de  la Banque africaine de développement (BAD) intitulée : « Réduire les coûts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement ».

 

« C’est plus que les 56 milliards de dollars du total de l’aide publique au développement et les 50 milliards d’investissements directs à l’étranger (IDE) », explique un document synthétisant cette étude réalisée par l’ONG « Epargne sans frontières » pour le compte de la BAD. Les transferts d’argent des migrants africains vers leurs pays d’origine demeurent «  stable et tendent  même à s’accroître malgré une conjoncture économique internationale encore peu favorable. », note l’étude.  Ainsi,  avec 62,437 milliards de dollars envoyés en 2012, l’Afrique a multiplié par six les transferts des migrants en douze ans.  Le Nigeria et l’Egypte sont les pays ayant été les premiers bénéficiaires de ces fonds, avec respectivement 20,568 milliards et 20,515 milliards de  dollars. Le Maroc a, quant à lui,  drainé des flux de l’ordre de 6,894 milliards de dollars en 2012 (contre 2,161 milliards en 2000). « Si les envois d’argent de la diaspora marocaine ont légèrement fléchi en 2009 puis entre 2011 et 2012, ils demeurent cinq fois supérieurs à ceux des migrants sénégalais et plus de trois fois supérieurs à ceux que reçoit la Tunisie », expliquent les auteurs de l’étude. Quant au Cameroun, il affiche des flux stables, de l’ordre de 115 millions de  dollars EU par an entre 2010 et 2012.

Orienter les fonds vers les secteurs prioritaires

Les fonds des migrants qui constituent une véritable source de financement des économies des pays bénéficiaires ne sont pas cependant investis dans les secteurs prioritaires. D’ailleurs, les experts africains réunis  le 27 Mars dernier à Tunis autour de la question des transferts de fonds des migrants africains ont souligné à l’unanimité que les fonds des migrants africains ne sont pas utilisés aussi efficacement que possible, du moins dans une perspective de développement dans les pays bénéficiaires. Les rédacteurs de l’étude estiment qu’en orientant une partie de ces transferts vers l’investissement dans des secteurs jugés prioritaires par les envoyeurs et les récipiendaires, via une offre en produits et services financiers plus adaptés, les économies des pays concernés en tireraient le plus grand profit, notamment en termes de croissance inclusive.

Faire baisser frais des transferts

La BAD s’inquiète de la cherté des frais de transferts de fonds en Afrique qui restent  les plus élevés  au monde. Ils sont de l’ordre de 12 à 15 % en moyenne, soit près de 4 points de plus que la moyenne mondiale. A titre de comparaison, ces frais sont de l’ordre de 6,5 % vers l’Asie du Sud. Les migrants africains s’acquitteraient ainsi de quelque 4 milliards de dollars par an de frais de transferts.  Alors qu’en réduisant ceux-ci de moitié, 2 milliards de dollars supplémentaires pourraient être injectés dans les pays récipiendaires. Il s’agira de faire baisser les coûts au profit développement local.

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Banque

Banques africaines : la BEA et la BNA parmi les 15 premières du continent

Deux banques publiques algériennes figurent désormais parmi les poids lourds du continent. La BEA et la BNA intègrent le Top 15 du classement 2025 des plus grandes banques africaines établi… Lire Plus

finance islamique
Actualités Banque

Finance islamique : un marché à 6 000 milliards $ où l’Algérie veut sa part

La finance islamique poursuit sa montée en puissance. Selon le Islamic Finance Development Report 2025, publié conjointement par l’ICD (Société islamique pour le développement du secteur privé, filiale du groupe… Lire Plus

Actualités Banque

À Washington, la Banque d’Algérie alerte sur la vulnérabilité des exportateurs d’hydrocarbures

Lorsque le gouverneur de la Banque d’Algérie alerte, à Washington, sur la vulnérabilité des pays exportateurs de la région MENA, c’est implicitement le cas algérien qu’il met en miroir. En… Lire Plus

Algérie Assurances

La BNA ouvre ses guichets aux assurances de la SAA

Un nouveau modèle de distribution des produits d’assurance prend forme dans le réseau bancaire algérien. La Société nationale d’assurance (SAA) et la Banque nationale d’Algérie (BNA) ont officialisé, dimanche, le… Lire Plus

Banque Finances

Banques : six entreprises sur sept restent exclues du crédit, selon Finabi

Le cabinet estime que seules 13 % des entreprises et des ménages ont accès au crédit, un déficit structurel qui révèle la déconnexion entre le système financier et l’économie réelle…. Lire Plus