Après avoir culminé à des niveaux historiquement élevés depuis le mois sacré du Ramadhan, les prix de la pomme de terre commencent enfin à montrer des signes de détente sur les marchés algériens. Ce mercredi, une tendance baissière notable est observée dans les commerces de détail à travers le pays, où le kilogramme s’affiche désormais entre 55 DA et 90 DA, une variation qui s’explique par les régions et la qualité des tubercules proposés. Cette inflexion tant attendue est le fruit d’une combinaison de facteurs, principalement l’arrivée massive de la nouvelle récolte de pomme de terre de la wilaya de Mostaganem et l’intensification des efforts des autorités pour contrer la spéculation.
Depuis quelques jours, les marchés algériens sont inondés par l’arrivée en quantité significative de la pomme de terre fraîchement récoltée des terres fertiles de Mostaganem. Cette augmentation substantielle de l’offre a mécaniquement rééquilibré le rapport avec la demande, qui était jusqu’alors largement supérieure. Cette dynamique élémentaire du marché a naturellement engendré une pression à la baisse sur les prix, offrant un répit bienvenu aux consommateurs qui ont dû faire face à des tarifs particulièrement onéreux ces dernières semaines.
Les prévisions indiquent que cette abondance de la pomme de terre de Mostaganem devrait se maintenir jusqu’à la fin du mois de juillet. Selon les informations communiquées par les services de communication de la wilaya, la campagne de récolte actuelle s’annonce particulièrement fructueuse. Les agriculteurs de la région enregistrent des rendements impressionnants, se situant entre 400 et 450 quintaux par hectare. Cette performance agricole notable représente une amélioration significative par rapport à l’année précédente, contribuant ainsi à assurer un approvisionnement conséquent du marché national.
Parallèlement à cet afflux de production, un autre facteur crucial a joué un rôle déterminant dans la stabilisation et la baisse des prix : l’intervention ferme et coordonnée des services de sécurité et des autres instances de l’État dans la lutte contre la spéculation. Conscients de l’impact négatif des pratiques spéculatives sur le pouvoir d’achat des citoyens, les autorités ont intensifié leurs actions sur le terrain. Des opérations ont été menées, aboutissant notamment à l’arrestation de certains mandataires soupçonnés d’avoir orchestré des tentatives de manipulation des prix et d’exercer une influence indue sur les producteurs.
Ces actions dissuasives ont eu un effet palpable sur le comportement des acteurs de la filière de la pomme de terre. Les producteurs et les vendeurs, désormais conscients des risques encourus en cas de pratiques illicites, ont adopté une démarche commerciale beaucoup plus prudente. Ils semblent éviter scrupuleusement toute action qui pourrait être interprétée comme de la spéculation, privilégiant désormais une approche plus transparente et conforme aux règles du marché.
Il convient de rappeler que cette embellie intervient après une période particulièrement difficile pour les consommateurs. Au lendemain de la célébration de l’Aïd El-Fitr, le 31 mars dernier, les prix de la pomme de terre avaient atteint des sommets vertigineux, s’envolant jusqu’à 140 et 150 DA le kilogramme dans certaines régions. Cette flambée des prix avait suscité une vive indignation au sein de la population et mis en lumière la vulnérabilité du marché face aux manœuvres spéculatives et aux fluctuations de l’offre.
L’arrivée massive de la pomme de terre de Mostaganem, conjuguée à la fermeté des autorités face à la spéculation, offre donc une perspective de stabilisation durable des prix pour les semaines à venir.