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« Les produits du terroir pourraient rapporter chaque année 30 milliards de dollars à Algérie » (Pr. Madani)

Par Younes Saâdi
17 octobre 2019

Rencontré en marge des travaux du Premier séminaire national sur la figue tenu les 1er et 2 octobre courant à Beni Maoche dans la wilaya de Bejaia, le professeur en chimie à l’université de Bejaia, Khodir Madani met l’accent dans cet entretien sur l’importance économique des produits du terroir qui peuvent selon lui générer jusqu’à 30 milliards de dollars d’exportation.

Maghreb Emergent : Que peut représenter aujourd’hui la figue sèche de Beni Maouche sur le plan économique ?

Khodir Madani: Sur le plan économique, la figue de Beni Maouche n’est pas encore visible, mais les opportunités sont immenses. Nous avons des écrits qui démontrent qu’en 1910, on produisait 12 000 tonnes de figues sèches contre 300 tonnes seulement aujourd’hui.  Le retour aux produits du terroir surtout les produits spécifiques à des régions ça ne peut que générer de l’emploi, mais surtout arrêter l’exode rural.  Qui connaissait Beni Maouche avant le relance de la culture de sa figue dans les années 1990 ? La réponse: personne. Maintenant ce nom est connu en Algérie et même à l’étranger. Il est possible demain de voir des touristes américains à Beni Maouche.  

Est-il possible aujourd’hui pour agriculteur de vivre de la figue sèche ?

Depuis une dizaines d’années, on assiste au retour à la terre. Les gens cultivent à nouveau les figues, l’olivier, le caroubier et aussi la figue de barbarie. Ce retour à la terre signifie qu’on peut vivre et créer des emplois et de la richesse avec les produits du terroir. On prend l’exemple de la figue sèche. Ce produit peut être vendu en l’état mais aussi devenir une matière première pour des sous-produits comme les huiles qui coûtent entre 700 et 800 euros le litre.

combien peuvent rapporter les produits du terroir à l’économie nationale ?

On peut arriver jusqu’à 30 milliards de dollars d’exportation de produits du terroir par an. Nous avons les moyens financiers, nous avons le savoir-faire et nous avons le personnel qu’il faut. Il manque juste la volonté politique. Cette dernière continue de briller avec son absence. Les responsables politiques à tous les niveaux n’accordent pas de l’importance qu’il faut aux produits du terroir. Sur les 21 communes concernées par la labellisation de la figue de Beni Maouche, seul un président d’APC a participé aux travaux du premier séminaire national sur la figue sèche. Où sont les 20 autres maires ? Il nous faut une véritable volonté politique et un vrai programme de développement de cette filière.

Quel est le premier pas que doivent faire les pouvoirs publics pour faire de l’exportation des produits du terroir une réalité ?

La première des choses qu’ils doivent faire est de régler le problème des certifications qui freine toutes les initiatives d’exportation. Il faut réunir toutes les conditions nécessaires pour obtenir les certifications indispensables à l’accès au marché international. Nous ne pouvons pas accéder aux marchés mondiaux sans les certifications. La certification est l’affaire des pouvoirs publics.

En plus de la figue sèche, vous citez souvent dans vos interventions, la figue de barbarie comme gisement à grand potentiel. Pourquoi ?

La figue de barbarie est devenue une filiale à part entière dans notre pays parce que des Algériens à l’extrême est ont planté des dizaines et des dizaines de milliers d’hectares de figue de barbarie. Actuellement, la production nationale de l’huile de graine de figue barbarie dépasse celles du Maroc et de la Tunisie réunie. Vous savez qu’un litre de l’huile de graine de barbarie qu’on utilise dans la cosmétique coûte 1000 euros. Il vous faut une tonne de figue de barbarie pour produire un litre de l’huile. Un hectare donne environs 50 tonnes. Vous voyez l’importance de ce produit qui s’adapte parfaitement aux changements climatiques.

La raquette de la figue de barbarie peut-elle devenir un aliment de bétail ?

Elle l’est déjà. Elle peut constituer un aliment principal pour les millions de têtes d’ovins que nous avons dans le pays.

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