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Maghreb

Les tunisiens s’apprêtent à élire démocratiquement leur Président après le succès des législatives

Par Maghreb Émergent
20 novembre 2014
Marzouki et Caid Essbsi partent avec les faveurs au scrutin présidentiel de ce dimanche en Tunisie (DR)

Les tunisiens sont appelés aux urnes ce dimanche 23 novembre, pour élire un président parmi les 23 candidats en lice dont une femme. Béji Caid Essebsi et Moncef el Marzougui sont présentés comme les favoris du scrutin.

Le vote des tunisiens à l’étrangers commence ce jeudi 20 novembre à 20 heures heure tunisienne, à Canberra en Australie, et se poursuivra jusqu’à lundi 02 heure du matin, avec la fermeture des bureaux de San Francisco, selon l’Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE). Les électeurs devront choisir parmi les 23 candidats en lice, un président pour un mandat de cinq ans, conformément à la nouvelle constitution promulguée le 7 février dernier. Cette semaine a connu le retrait de la course, de cinq candidats dont Noureddine Hached et Mustapha Kamel Nabli (indépendants), évoquant des tensions autour de ce premier scrutin présidentiel depuis la chute de Ben Ali il y a 3 ans.
Tensions et bipolarisation
En Tunisie, le mot « tensions » est dans toutes les bouches, depuis le début de la campagne électorale le 1 novembre. Les partisans des deux plus grands rivaux et favoris de ces élections, à savoir, Beji Caid Essebsi, le président du parti laïc Nidae Tounes, vainqueur des législatives du 23 octobre denier, et l’actuel président par Intérim Moncef El Marzougui, se livrent une bataille féroce par média et rassemblements électoraux interposés, créant de facto une bipolarisation de la scène politique tunisienne. Moncef el Marzougui, élu à la présidence en 2011 par l’Assemblée constituante, jouirait, selon la presse tunisienne et les observateurs, du soutien des islamistes d’Ennahda, qui n’a présenté aucun candidat à ces présidentielles.
Cette concurrence acharnée entre les deux personnalités rend fort probable, la tenue d’un deuxième tour qui, le cas échéant, aura lieu le 28 décembre prochain. Le président du réseau citoyen Mourakiboun, chargé du suivi de l’ensemble de l’opération électorale, Rafik Alouani a déclaré à la chaine privée Nessma TV, que son réseau a relevé des scènes et des propos à caractère « violent et régionaliste » lors de nombreuses réunions et meetings durant la campagne électorale. « Des imams profitent des prêches et des heures de prières pour faire la promotion de leur candidat favori, ce qui touche à la transparence et à l’intégrité des élections », regrette-t-il.
Parmi les autres candidats qui pourraient faire de bons scores, le jeune homme d’affaires Slim Riahi, chef de l’Union Patriotique Libre (UPL), arrivé troisième lors des dernières législatives, qui jouit du soutien officiel du parti du Mouvement des Jeunes Tunisiens, ainsi que de nombreuses personnalités nationales. Hamma Hammami de la gauche radicale pourrait également gagner une place avancée lors de ce scrutin, après l’appui affiché de nombreuses personnalités politiques.
Eviter les erreurs des législatives
Lors du scrutin législatif du 26 octobre dernier, de nombreux dépassements et dysfonctionnements avaient émaillé le déroulement du vote, comme les tentatives d’achat des voix, ainsi que le détournement des bases de données personnelles de citoyens. Il a été observé également que des signatures ont été altérées et l’identité de personnes décédées, de Tunisiens résidant à l’étranger ou de personnes non éligibles au parrainage, ont été utilisées à des fins de vote. De plus, des centaines voire des milliers de Tunisiens à l’étranger n’ont pas pu voter car ils n’avaient pas trouvé leurs noms, ou n’étaient pas inscrits sur les listes électorales. Le président de L’ISIE, Mouhamed Kamel Djendoubi, a confirmé à plusieurs reprises devant les médias tunisiens que les plaintes ont étaient prises en charge, et que toutes les mesures nécessaires pour palier tous les inconvénients relevés lors des législatives, ont été prises.
Mesures de sécurité 
En prévision de ces élections, une cellule de crise chargée du suivi du scrutin électoral de ce 23 novembre, présidée par le premier ministre tunisien Mehdi Djemaa, a décidé hier de la fermeture des passages de Ras El djedir et Dehiba dans le sud est du pays avec la Libye, du 20 au 23 novembre, comme mesure de sécurité. Aussi, il a été décidé par l’ISIE et les services de sécurité tunisiens d’écourter les horaires d’ouvertures et de fermeture de certains bureaux de vote, se trouvant dans des endroits connus pour abriter des cellules terroristes comme Echaambi de 10 heures du matin à 15 heures, au lieu de 8 h à 18 heures, comme c’est le cas pour les autres bureaux.
L’annonce des résultats du premier tour est attendue au plus tard, pour le 26 novembre.

 

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