L’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Études Quantitatives (ITCEQ) demande instamment une action publique plus forte. Leur objectif : maximiser le potentiel d’exportation de la Tunisie vers le marché algérien. Clairement, l’Algérie représente une opportunité économique considérable pour son voisin. L’ITCEQ met l’accent sur une simplification des procédures administratives, logistiques et douanières. Cela permettrait une exploitation optimale de l’accord commercial préférentiel existant entre les deux nations. L’idée est de fluidifier les échanges et d’encourager l’investissement.
Dans une note d’analyse récente, l’ITCEQ cité par Afrique Manager exprime sa déception face à la faiblesse des échanges commerciaux bilatéraux. Malgré une proximité géographique et culturelle indéniable, ces échanges restent, selon l’Institut, « loin des attentes et des objectifs escomptés ». En fait, la période 2011-2021 a montré un déséquilibre flagrant. Les importations tunisiennes en provenance d’Algérie ont largement surpassé les exportations. Cette situation a généré un déficit structurel persistant, principalement attribuable aux importantes importations de gaz naturel algérien par la Tunisie durant cette décennie.
Cependant, une légère amélioration est à noter. Le déficit commercial avec l’Algérie s’est réduit au cours des cinq dernières années (2017-2021). Il est passé à une moyenne annuelle de 605 millions de dollars, ce qui représente une baisse significative par rapport à la période 2011-2015, où il atteignait 1,501 milliard de dollars en moyenne par an. Malgré cette évolution positive, l’ITCEQ milite activement pour une promotion accrue du commerce et de l’investissement bilatéral. Ils suggèrent la mise en œuvre de projets de partenariat concrets dans des secteurs d’activité à fort potentiel. De plus, ils encouragent vivement l’implantation d’entreprises tunisiennes sur le marché algérien. Pour concrétiser ces ambitions, l’ITCEQ propose une série de mesures : l’octroi d’avantages spécifiques aux investisseurs tunisiens, un soutien diplomatique accru, l’organisation régulière de foires commerciales, et la mise en place de rencontres fréquentes entre les hommes d’affaires des deux pays.
L’importation de la zone ZLECAF
Enfin, l’Institut souligne l’importance cruciale de renforcer l’intégration économique au sein de la zone nord-africaine et continentale (ZLECAF). Il est également primordial d’accélérer le processus de réalisation de zones frontalières spécifiques entre les deux pays. Ces zones pourraient servir de catalyseurs pour le commerce et l’investissement. Par ailleurs, l’ITCEQ insiste sur la nécessité de consolider les mécanismes bilatéraux de lutte contre le commerce informel et la spéculation, phénomènes qui nuisent aux échanges légaux et stables. Ces actions coordonnées permettraient de créer un environnement plus propice aux affaires et de renforcer les liens économiques entre la Tunisie et l’Algérie.