"L’Etat doit intervenir en urgence pour sauver les entreprises en difficultés"(experts) | Maghreb Émergent

M A G H R E B

E M E R G E N T

Actualités

« L’Etat doit intervenir en urgence pour sauver les entreprises en difficultés »(experts)

Par Younes Saâdi
23 avril 2020

Une intervention « forte » et « urgente » du gouvernement afin de sauvegarder les entreprises algériennes et certaines professions libérales a été fortement recommandée mercredi par des experts économiques.

Intervenants lors d’une e-conférence portant sur le thème « L’Entreprise et le Citoyen face au Covid-19 », organisée par le Cercle d’action et de réflexion (CARE), des experts algériens ont appelé à une intervention « forte » et « urgente » de l’Etat pour sauvegarder les petites et moyennes entreprises et certaines professions libérales impactées par la crise sanitaire du coronavirus.

« Certes, la priorité devra être évidemment accordée à la lutte contre la maladie et l’urgence est à la prise en charge de la santé publique de nos citoyens et notre mobilisation solidaire envers nos personnels soignants. Mais notre économie fait également face à une situation très difficile avec une menace de faillite pour des milliers de petites entreprises », a souligné lors de son intervention Nadhir Laggoune, consultant en stratégie d’entreprises et management.

Recommandant la mise en place d’un comité technique national qui agira en tant que « task force » pour soutenir les actions du gouvernement, M. Laggoune a insisté également sur la mise en place de mesures financières, bancaires et fiscales à caractère « urgent » en vue de maintenir l’activité des entreprises et professions touchées par le confinement instauré suite à la propagation de la pandémie.

 Concrètement, il a suggéré l’octroi de crédit bancaire à taux zéro, l’allègement des impositions fiscales et le paiement de créances détenues par des entreprises privées auprès des institutions de l’Etat, des collectivités locales et des grandes sociétés publiques.

« Dans une situation exceptionnelle, il faudrait des mesures exceptionnelles. Des décisions fortes et rapides de l’Etat sont nécessaires pour assurer une reprise rapide de l’activité économique après le déconfinement », a soutenu encore M. Laggoune, invitant aussi la Banque d’Algérie à abaisser ses taux directeurs pour soutenir les banques de la place.

Dans le même ordre d’idées, l’analyste économique Mouloud Hedir a fait observer que les mesures bancaires prises récemment par la Banque d’Algérie, notamment celles portant sur le rééchelonnement des dettes des entreprises et l’ajournement des remboursements de crédits doivent être soutenues par d’autres dispositions à même de permettre la préservation des postes de travail et les revenus des millions de salariés se trouvant actuellement au chômage.

Parmi les propositions soutenues par l’ancien directeur général du Commerce extérieur au ministère du Commerce, la mise en place d’un revenu Covid-19 d’une valeur de 10.000 DA échelonné sur trois mois au profit des 5 millions de travailleurs du secteur informel qui ne bénéficient pas de l’allocation-chômage.

Estimant le budget de cette opération à 150 milliards DA, M. Hedir a affirmé que cette enveloppe reste « modeste » comparativement au budget de 2.200 milliards DA alloué par l’Etat au paiement des salaires des fonctionnaires. Il s’est dit favorable, également, au retour à la planche à billets pour surpasser la crise actuelle, mettant en avant, dans ce sillage, que les 1000 milliards d’euros mobilisés par l’Union européenne pour soutenir les entreprises du Vieux-Continent proviennent de la planche à billets.

De son côté, Slim Athmani, membre du CARE et qui a modéré les travaux de cette e-conférence, a soulevé « l’incertitude » qui plane sur le monde de l’entreprise, assurant que celle-ci subissait déjà une « grave » crise depuis 2014, lorsque les prix du pétrole avaient chuté de manière conséquente.

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités

Algérie : les Douanes simplifient l’importation de voitures

Les Douanes algériennes annoncent une bonne nouvelle pour les particuliers qui importent des voitures neuves et d’occasion. Une réunion de concertation, tenue le 1ᵉʳ octobre 2025 au siège de la… Lire Plus

Façade du siège de la Bourse d’Alger, un marché marqué par la faible liquidité et des échanges sporadiques.
Actualités Algérie

Alger veut ranimer sa Bourse moribonde par la consultation

Le régulateur financier a lancé une consultation nationale sur la Bourse. Un exercice qui peine à masquer les faiblesses structurelles du marché. La Commission d’organisation et de surveillance des opérations… Lire Plus

Á la une Actualités

Tebboune et l’IATF, entre triomphe diplomatique et crainte d’un échec économique

L’Algérie vient de marquer un grand coup avec l’organisation de la 4ᵉ Foire commerciale intra-africaine (IATF). Abdelmadjid Tebboune n’a pas manqué d’exprimer sa fierté devant ce succès, saluant une vitrine… Lire Plus

Entretien entre le ministre marocain des affaires étrangères et le ministre danois Lars Løkke Rasmussen, à propos du futur accord commercial Maroc–UE incluant le Sahara.
Actualités Économie

Maroc-UE : un nouvel accord commercial inclura le Sahara, malgré les réserves juridiques

Bruxelles et Rabat doivent parapher, le 4 octobre, un nouvel accord commercial élargi aux territoires du Sahara occidental. Une initiative soutenue par Copenhague mais qui heurte la jurisprudence de la… Lire Plus

Actualités

Fiat Algérie rassure : les prix des voitures locales restent inchangés

Fiat Algérie calme le jeu. Dans un communiqué diffusé mercredi, le constructeur écarte tout changement de prix pour ses véhicules assemblés à Tafraoui (Oran). La marque précise que les tarifs… Lire Plus