L’euro maintient son record historique face au dinar algérien sur le marché noir des devises. Après une envolée observée mercredi, la monnaie européenne conserve un niveau inédit ce jeudi. Le billet de 100 euros s’échange à 27 200 dinars à la vente, tandis que les cambistes l’achètent à 27 000 dinars. Jamais un tel taux n’avait été constaté sur le marché parallèle.
Cette stabilité à un niveau record confirme la pression exceptionnelle sur la devise nationale. La dynamique observée la veille se prolonge, traduisant une tension durable entre l’offre et la demande sur ce segment non officiel du change.
La tendance haussière s’explique par une demande soutenue pour l’euro. Plusieurs facteurs convergent. D’abord, l’accélération des importations de véhicules neufs et d’occasion par les particuliers augmente les besoins en devises. Beaucoup d’Algériens se tournent vers les marchés étrangers et les plateformes en ligne, ce qui nécessite des paiements en euros.
Ensuite, les départs vers l’Arabie saoudite pour les omras contribuent à cette pression. Chaque année, des milliers de pèlerins doivent se procurer des devises avant leur voyage. Cette saison, la reprise massive des déplacements renforce la demande.
Les besoins des voyageurs en général demeurent élevés. Les étudiants, malades en soins à l’étranger et touristes alimentent également le marché parallèle. S’ajoute enfin le “commerce du cabas”. Ce phénomène, très présent en Algérie, repose sur les achats de marchandises en Europe et en Asie destinées à être revendues localement. Il nécessite des montants importants d’euros, soutenant ainsi la hausse du taux.
Ainsi, le marché noir se retrouve en situation de tension permanente. L’offre de devises y reste limitée, tandis que la demande progresse rapidement. En conséquence, les cours montent mécaniquement. Les analystes du secteur estiment que cette tendance pourrait se poursuivre tant que l’accès officiel à la devise restera insuffisant pour répondre aux besoins des ménages et des importateurs particuliers.
Pour le moment, aucune baisse significative ne se profile. Les observateurs anticipent au contraire une possible poursuite de la hausse en cas de maintien de la pression sur le marché informel. L’euro semble donc solidement installé sur son sommet historique face au dinar algérien.





