L’Agence de presse algérienne (APS) a indiqué, en citant des sources officielles, que la levée de la réserve portant sur le paragraphe 4 de l’article 15 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) n’impliquera aucune modification des lois nationales.
Cette précision fait référence notamment à certaines dispositions du Code de la famille et à d’autres textes longtemps contestés par les courants féministes.
Les mêmes sources, qui ont requis l’anonymat, ont expliqué qu’il s’agit d’une démarche purement technique, rendue possible après la disparition du motif juridique ayant conduit l’Algérie à formuler une réserve en 1996. Elles ont rappelé que l’article du Code de la famille à l’origine de ce blocage a été abrogé dès 2005.
L’APS a par ailleurs souligné que la législation algérienne ne prévoit aucune restriction au droit des femmes de choisir leur lieu de résidence. Selon les explications données, l’approche nationale repose sur un principe clair : amender d’abord les lois internes avant de lever toute réserve sur la scène internationale.
Cette annonce intervient alors que plusieurs partis et personnalités proches du courant islamiste ont exprimé leur rejet de la décision. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a ainsi fait part de sa « grande surprise » face à ce qu’il a qualifié de « décision présidentielle soudaine ». Dans le même esprit, Abderrazak Makri, figure de proue de ce courant, mène une campagne sur Facebook contre la mesure publiée au Journal officiel.
À l’inverse, des organisations féministes, ainsi que des personnalités politiques et médiatiques, ont salué cette initiative, la qualifiant de « décision historique ». Pour elles, elle marque une avancée symbolique importante en faveur de l’égalité et contribue à restaurer la place des femmes dans la société algérienne.