L’édition 2025 de l’Indice de Liberté Économique révèle un paysage africain mitigé, marqué par la corruption, une pression fiscale élevée et une ouverture limitée des marchés. Si certains pays progressent, d’autres stagnent, voire reculent. L’Algérie, malgré les discours officiels ambitionnant de faire du pays un pôle d’investissement majeur, se positionne loin derrière les leaders africains.
En effet, l’Algérie se classe 44e sur le continent africain et 160e au niveau mondial. Ce constat est d’autant plus frappant que l’édition 2020 de l’indice plaçait déjà le pays à la 47e position en Afrique et à la 169e place mondiale. Les efforts déployés par le gouvernement depuis 2020 n’ont donc pas permis d’améliorer significativement la position de l’Algérie dans ce classement.
L’« Index of Economic Freedom 2025 », publié par le think tank américain The Heritage Foundation, évalue 176 pays selon 12 indicateurs clés, regroupés en quatre catégories : l’État de droit, la prépondérance du gouvernement, l’efficacité réglementaire et l’ouverture des marchés. Ces indicateurs permettent d’établir un score global de liberté économique, essentiel pour attirer les investissements et favoriser la croissance.
Au sommet du classement africain, Maurice se distingue en occupant la 15e place mondiale, grâce à une augmentation de son score de 3,5 points par rapport à 2024. Le Botswana (23e mondial), le Cap-Vert (40e) et les Seychelles (52e) complètent le quatuor de tête, suivis par Sao Tomé-et-Principe (85e) et le Maroc (86e). La Tanzanie (92e), la Namibie (94e), le Bénin (96e) et la Côte d’Ivoire (101e) ferment le top 10 africain.
De manière générale, aucun pays africain n’atteint le niveau de liberté économique considéré comme « libre ». Seule l’île Maurice est jugée « globalement libre ». Une majorité de pays africains (31) se situent dans la catégorie « pratiquement pas libre », tandis que 14 sont considérés comme « répressifs » sur le plan économique, une catégorie dans laquelle figure l’Algérie.
L’indice révèle également que l’économie mondiale reste globalement « peu libre », malgré une légère amélioration du score moyen mondial. Singapour conserve sa position de leader mondial en matière de liberté économique, devant la Suisse, l’Irlande, Taïwan et le Luxembourg.
Le classement de l’Algérie souligne un décalage entre les ambitions affichées et la réalité du terrain. Des réformes profondes et une amélioration du climat des affaires sont nécessaires pour permettre au pays de progresser et d’attirer les investissements étrangers indispensables à son développement.