Le gouverneur de la Banque centrale de Libye (CBL), Naji Issa, et le ministre du Pétrole, Khalifa Abdulsadiq, ont souligné l’importance de verser systématiquement les revenus issus des ventes de pétrole dans les comptes publics auprès de la Banque centrale, afin de garantir transparence, rigueur budgétaire et stabilité économique.
Dans un contexte de forte instabilité politique et de volatilité des prix du brut, cette régularité est jugée essentielle pour préserver les équilibres financiers du pays. La rencontre visait également à renforcer la coordination avec la National Oil Corporation (NOC), en explorant les moyens d’améliorer la production et de préparer le pays à une éventuelle baisse des cours mondiaux du pétrole.
La Libye, avec une production d’environ un million de barils de pétrole par jour, se classe au 17ᵉ rang mondial des producteurs de pétrole et au 3ᵉ rang en Afrique. Elle détient par ailleurs les plus vastes réserves prouvées de pétrole brut du continent. Ce secteur représente un pilier central de l’économie libyenne, générant près de 95 % des revenus publics.
Entre 2021 et 2024, l’industrie pétrolière libyenne a toutefois connu plusieurs perturbations, faisant osciller la production nationale entre 1,2 et 1,3 million de barils par jour selon les périodes. La gestion du secteur est assurée par la National Oil Corporation (NOC), entreprise publique en charge des contrats d’exploration et de production en partenariat avec de grandes compagnies pétrolières internationales. À elle seule, la NOC et ses filiales assurent environ la moitié de la production nationale.
Parmi les majors pétrolières étrangères actives en Libye figurent Eni (Italie), Total (France), BP (Royaume-Uni), Shell (Anglo-néerlandaise), Statoil Hydro (Norvège), OMV (Autriche), Wintershall (Allemagne), ainsi que plusieurs compagnies américaines telles que Occidental Petroleum, ConocoPhillips, Hess Corp, Marathon et ExxonMobil.
La Libye exporte la majeure partie de sa production pétrolière, ne consommant localement qu’environ 300 000 barils par jour. L’Europe constitue le principal débouché, absorbant près de 85 % des exportations libyennes, dont 32 % à destination de l’Italie, 14 % vers l’Allemagne et 10 % vers la France. Le reste est principalement acheminé vers l’Asie via le canal de Suez, notamment vers la Chine (10 %), tandis qu’environ 5 % sont exportés vers les États-Unis.