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Limogé sept mois après sa nomination : Attar victime de sa franchise ?

Par Nabil Mansouri
22 février 2021

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a procédé dimanche à un remaniement ministériel partiel du gouvernement Djerad, en écartant quelques ministres du pouvoir. Parmi ceux qui ont été écartés, Abdelmadjid Attar, qui était chargé du portefeuille hautement stratégique de l’Energie.

Cette éjection qui en interpelle plus d’un, ne peut être la conséquence d’un bilan négatif, vu que Attar a été nommé à ce poste depuis quelques mois uniquement.

Mais d’aucuns diront qu’elle porte les stigmates d’une sanction, qui serait principalement due au franc parler et discours sincère et sans concession de l’ancien P-DG de Sonatrach.

En effet, la franchise d’Abdelmadjid Attar était au rendez-vous dans tous ses discours et interventions sur différents médias. L’on citera entre autres, les critiques réitérées des stratégies respectives adoptées par les deux grands groupes énergétiques du pays, en l’occurrence Sonatrach et Sonelgaz, mais également, une déclaration qui a fait polémique. En effet, le ministre y affirmait que «l’Algérie n’a jamais eu de politique ou de stratégie énergétique».

Sur ce point, Attar n’y est pas allé par quatre chemins. Il a dénoncé à plusieurs reprises, les couacs et les erreurs dues à la politique du secteur de l’énergie, victime selon lui de l’absence de visibilité, ce qui aurait mené le pays vers la dépendance des hydrocarbures et des énergies fossiles, allant jusqu’à doubler sa consommation d’énergie en quelques années seulement.

« Sonelgaz est à genoux »

Par ailleurs, Attar a aussi beaucoup critiqué la stratégie de Sonelgaz. Lors de son premier entretien accordé à la radio nationale, au lendemain de son installation à la tête du ministère de l’Energie, il n’a pas hésité à affirmer que «Sonelgaz est à genoux, et sans le soutien de l’Etat, l’entreprise déposerait son bilan ».

Il a même mis en doute le programme de développement du groupe, en estimant que « les besoins énergétiques du pays d’ici 2030 seront en deçà des prévisions du plan de développement de Sonelgaz ». Il avait indiqué, à ce propos, que Sonelgaz prévoit d’atteindre 38 000 MW en 2030, en investissant 27 milliards de dollars, « alors que le besoin maximal à cette échéance sera de seulement 27 000 MW », considérant ceci comme une «aberration économique».

D’autre part, Attar a également fait annuler une décision de l’administration de Sonalgaz concernant les coupures d’électricité. En janvier dernier, le groupe avait décidé de suspendre l’approvisionnement en électricité et en gaz aux clients n’ayant pas encore payé leurs dettes. Attar a tout de suite réagi en ordonnant aux responsables de Sonelgaz de suspendre les coupures de leurs créanciers.

Un différend entre Attar et le P-DG de Sonatrach, Toufik Hakkar ?

Mais les remarques franches de Attar ne se sont pas arrêtées au groupe électrique. A peine un mois après sa nomination, Abdelmadjid Attar s’est exprimé sur l’état actuel de la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach. « Je l’ai trouvée dans un état, plus ou moins, dégradé », a-t-il affirmé à la presse.

A ce titre, il a estimé que la compagnie pétrolière nationale doit revenir à ses cinq métiers de base que sont l’exploration, la production, le transport, la commercialisation et la transformation et se retirer, petit à petit, des autres métiers.

Pour celui qui aura été le premier P-DG de Sonatrach après la restructuration en 1988, la compagnie nationale doit non seulement renouveler ses réserves, mais aussi en améliorer leur exploitation et de plus en plus leur transformation, en rattrapant le retard dans le domaine de la pétrochimie.

Ultime « écart de conduite », Attar a même rectifié un communiqué de Sonatrach sur la question de l’importation des carburants.

L’ancien ministre a démenti la confirmation du groupe pétrolier, selon lesquelles l’importation des carburants ont été stoppée courant 2020, en indiquant que l’arrêt définitif des importations des essences ne devrait intervenir que durant les quatre premiers mois de 2021. Un coup dur pour la stratégie de communication de la plus grande compagne nationale et son P-DG.

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