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L’Office des statistiques change encore de tutelle, la deuxième fois en quelques mois

Par Mohammed Iouanoughene 20 novembre 2025
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L’Office National des Statistiques (ONS) change à nouveau de main. Il passe sous tutelle directe du Premier ministre, en vertu d’un décret présidentiel publié au Journal officiel le 13 novembre 2025.

Il s’agit du deuxième décret de ce type en seulement quelques mois. L’office était passé sous la tutelle du Haut-Commissariat à la Numérisation par un décret présidentiel en avril 2025. Depuis 2020, il dépendait du ministère de la Numérisation, avant de revenir temporairement sous la tutelle du ministère des Finances en 2024, par un décret exécutif signé par Nadir Larbaoui.

Sous tutelle du ministère des Finances depuis sa création

Créé au lendemain de l’indépendance, en 1964, sous le nom de Commissariat National pour le Recensement de la Population (CNRP), l’ONS avait pour mission initiale de réaliser le premier recensement national en 1966. En 1971, il devient le Commissariat National aux Recensements et Enquêtes Statistiques (CNRES), élargissant son champ d’activité aux enquêtes démographiques, économiques et sociales.

En 1982, il est officiellement réorganisé en établissement public à caractère administratif par le décret législatif n° 82-489, complété en 1985 par le décret n° 85-311, chargé d’organiser et de coordonner les travaux statistiques nationaux. Il assure depuis de nombreuses enquêtes majeures, dont le recensement de 1987 et des enquêtes annuelles auprès des ménages et des entreprises.

Une réorganisation supplémentaire en 1995, via le décret n° 95-159, consolide son rôle central dans la fiabilité des statistiques nationales. Durant toute cette période et jusqu’à la fin de 2020, l’ONS est resté, tout au long de son existence, sous la tutelle du ministère des Finances, qui assumait un pilotage stratégique des données économiques et financières vitales pour la planification nationale.

Une instabilité qui soulève des questions

Ces changements répétés de tutelle ces dernières années, voire ces derniers mois, posent néanmoins de nombreuses questions sur la stabilité et l’efficacité de l’institution. Passer d’un ministère à un autre, ou d’une autorité à une autre en si peu de temps, ne reflète-t-il pas avant tout une instabilité administrative qui pourrait fragiliser la capacité de l’ONS à remplir ses missions ?

L’ONS a impérativement besoin de se moderniser et de se doter de moyens humains et matériels. Le secteur des statistiques exige des compétences spécialisées, des outils technologiques avancés et un réseau régional bien structuré, autant d’éléments qui nécessitent un engagement fort et durable.

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