Un groupe d’étudiants de l’université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella a réussi le lancement de la fusée Atakor III lors de l’International Rocket Engineering Competition (IREC) au Texas. Leur équipe SkyDz représentait la seule délégation arabe et africaine parmi les 170 équipes de plus de 20 pays participants à cette compétition de référence dans l’ingénierie spatiale.
La fusée algérienne a atteint 11 066 pieds d’altitude, soit 3 373 mètres. Cette performance technique valide des mois de conception, calculs et tests menés par ces jeunes ingénieurs. Le projet nécessitait des compétences pointues en aérodynamique, propulsion, électronique embarquée et matériaux composites.
L’IREC constitue un rendez-vous annuel pour les meilleures équipes universitaires mondiales du secteur spatial. Les participants doivent respecter des cahiers des charges précis, leurs réalisations étant évaluées par des professionnels de l’industrie aérospatiale. La compétition sert de tremplin vers les carrières dans ce domaine hautement spécialisé.
Pour l’Algérie, cette participation représente un investissement significatif. Les coûts de développement, transport et hébergement aux États-Unis atteignent plusieurs dizaines de milliers de dollars. L’université d’Oran 1 a mobilisé ses ressources techniques et humaines, s’appuyant sur ses laboratoires de recherche et l’expertise de ses enseignants-chercheurs.
Un potentiel économique à exploiter
Cette réussite technique ouvre des perspectives commerciales concrètes. L’industrie spatiale mondiale génère plus de 400 milliards de dollars annuels, avec une croissance soutenue portée par les satellites de télécommunications, l’observation terrestre et le tourisme spatial naissant.
Les compétences développées par l’équipe SkyDz trouvent des applications directes dans l’industrie de défense, l’aéronautique civile et les technologies de pointe. Ces secteurs recherchent activement des ingénieurs maîtrisant les systèmes complexes et les matériaux avancés.
L’Algérie dispose d’atouts pour développer une filière spatiale : ressources naturelles pour les matériaux, position géographique favorable aux lancements vers certaines orbites, et main-d’œuvre qualifiée formée dans ses universités techniques. Le pays exploite déjà plusieurs satellites de télécommunications et d’observation, générant des revenus substantiels.