Le Global Attractiveness Index 2025, publié par le cabinet italien The European House Ambrosetti, dresse un panorama mondial des économies les plus attractives pour les investisseurs. Ce rapport analyse146 pays, représentant 98 % du PIB mondial, à travers quatre grands axes : Ouverture, Innovation, Efficacitéet Dotation en ressources.
Cette année, le verdict est sans appel pour le Maghreb. Alors que l’île Maurice est le leader africain avec 30,4 points et une place dans la catégorie des pays moyennement attractifs , les trois grandes économies du Maghreb affichent toutes un recul préoccupant. Le Maroc, qui obtenait 31,4 points en 2024, chute à 27,5 en 2025. L’Algérie passe de 31,1 à 30 points, et la Tunisie recule de 25,2 à 23 points.
Le Global Attractiveness Index classe les pays en quatre groupes : très attractifs (80-100 points), assez attractifs (60-80), moyennement attractifs (30-60) et peu attractifs (0-30). Ce classement rigoureux, basé sur plus de 50 indicateurs internationaux, mesure l’ouverture, l’innovation, l’efficacité et la dotation.
Le Maghreb à le croisé des chemins
Ce recul du Maghreb est d’autant plus significatif qu’il survient dans un contexte de forte concurrence mondiale pour attirer les capitaux et les talents. Alorsque l’Afrique peine à séduire les multinationales, les trois pays maghrébins voient leur attractivité s’éroder, affaiblissant leurs perspectives économiques et leurinfluence régionale.
Les raisons du recul sont claires : ralentissement de la diversification économique, climat des affaires perçu comme rigide, lourdeurs administratives et difficultés à attirer les talents étrangers. Malgré leurs atoutsstratégiques – proximité de l’Europe, jeunesse de la population, ressources naturelles –, Maroc, Algérie et Tunisie ne parviennent pas à transformer leur potentielen véritable avantage compétitif.
L’Afrique reste un continent peu attractif, mais l’espoir est permis
Globalement, les 38 pays africains du classement sontmajoritairement dans la catégorie « pays peu attractifs», soulignant un besoin urgent d’accélération des réformes. Hormis quelques exceptions commeMaurice, l’Égypte et l’Algérie, la majorité reste sur la touche dans la course mondiale aux investissements.
Cependant, pour l’Afrique comme pour le Maghreb, cerapport doit servir d’outil stratégique, un signal d’alarme suivi d’un plan d’action. La croissancedémographique et les ressources naturelles offrent un potentiel colossal, à condition de savoir transformer les faiblesses en points forts.
Que faire pour redevenir attractifs ?
L’Afrique dans son ensemble doit aussi relever un défimajeur : convaincre que le continent peut offrir un environnement sûr et rentable pour les capitauxinternationaux.
Aujourd’hui, le contraste est frappant. Alors que l’Asieattire chaque année des milliards de dollars d’investissements, l’Afrique reste encore trop souventperçue comme risquée.
Pour le Maghreb, l’heure est donc à la prise de conscience. Le recul enregistré dans le Global Attractiveness Index 2025 ne doit pas être vu commeune fatalité, mais comme un signal d’alarme. L’avenirde la région dépendra de sa capacité à engager des réformes profondes, à diversifier ses économies et à se positionner comme une passerelle entre l’Europe et l’Afrique.