La France a recommandé ce vendredi 7 novembre à ses ressortissants présents au Mali de « quitter le pays dès que possible ». La formulation, inhabituellement directe du Quai d’Orsay, décrit un climat « imprévisible et volatile », avec des zones entières passées sous le contrôle de groupes armés et une pénurie de carburant qui paralyse la circulation et l’économie.
Les déplacements terrestres sont désormais « fortement déconseillés ». Les vols commerciaux restent la seule option viable pour quitter le territoire. À Bamako, les files s’allongent devant les stations-service depuis plusieurs jours. Plusieurs régions sont quasiment coupées du reste du pays.
Cette annonce intervient dans un contexte de présence française considérablement réduite au Mali depuis le retrait des troupes en 2022. La base diplomatique et économique de Paris s’est resserrée, et cette recommandation de départ en prend acte.
Washington avait averti quelques jours plus tôt
L’ambassade américaine à Bamako avait appelé ses ressortissants à « quitter immédiatement » le pays au début de la semaine. Washington évoquait une « détérioration rapide » de la sécurité et le blocage d’axes routiers par des groupes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Le personnel diplomatique non essentiel a été autorisé à partir. L’ambassade a précisé qu’elle ne pouvait plus garantir une assistance consulaire en dehors de la capitale. Même Bamako reste sous tension.
Ces deux alertes successives posent la question de l’efficacité de la stratégie sécuritaire menée par le régime d’Assimi Goïta. Depuis la rupture avec les partenaires occidentaux, le Mali s’appuie sur des instructeurs militaires russes. Mais cette réorientation n’a pas endigué l’expansion des groupes armés dans le centre et le nord du pays.
Les populations locales subissent les conséquences d’un effondrement économique et humanitaire, aggravé par une crise énergétique qui touche désormais la capitale. Paris et Washington tirent les mêmes conclusions : le Mali, considéré il y a encore quelques années comme un pivot stratégique du Sahel, est devenu un territoire où leur présence n’est plus tenable.





