Le marché automobile en Algérie termine l’année 2025 exactement comme il l’a commencée : sous le signe d’une crise persistante qui dure depuis plusieurs années. Malgré les espoirs nourris en début d’exercice, aucune amélioration notable n’a été enregistrée. Pire encore, les prix des voitures ont continué à augmenter en 2025 par rapport à 2024, confirmant l’enlisement du secteur.
Cette évolution n’a rien de surprenant. Elle est le résultat logique de l’aggravation du déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché automobile algérien. La demande reste largement supérieure à l’offre disponible, une équation qui favorise mécaniquement la flambée des prix et l’émergence de pratiques spéculatives de plus en plus visibles.
L’espoir de voir la crise du secteur automobile se résorber en 2025 s’est rapidement évaporé pour plusieurs raisons majeures. La première est sans ambiguïté : aucun quota d’importation de véhicules n’a été accordé aux concessionnaires durant toute l’année. Concrètement, cela signifie zéro importation de voitures par les concessionnaires agréés par l’État en 2025. Une situation qui a totalement paralysé le circuit officiel de commercialisation.
À cette problématique s’ajoute l’incapacité de l’usine Fiat Algérie à répondre à l’ensemble de la demande du marché local. Malgré le lancement de la production nationale, les volumes restent insuffisants face à un besoin structurellement élevé. L’offre issue de la production locale demeure marginale et ne peut, à elle seule, stabiliser le marché ni influencer les prix à la baisse.
Face à cette double contrainte — absence d’importations et production locale limitée — les consommateurs algériens n’avaient plus qu’une seule option : importer eux-mêmes des véhicules neufs ou d’occasion. Or, cette alternative s’est révélée tout aussi problématique. La flambée des devises, notamment de l’euro sur le marché parallèle, a considérablement renchéri le coût de ces opérations. À cela s’ajoutent les frais de transport, de dédouanement et de mise en conformité, rendant l’importation individuelle inaccessible pour une large partie de la population.
La réunion de ces facteurs — pénurie de l’offre, demande soutenue, absence de quotas d’importation, production locale insuffisante et hausse des devises — a tiré les prix des voitures vers le haut tout au long de l’année 2025. Résultat : le marché automobile algérien reste bloqué dans une crise profonde, sans perspective claire de sortie à court terme, tant que les déséquilibres structurels ne seront pas traités de manière cohérente et durable.