L’entreprise nationale TIRSAM, dont la distribution de véhicules lourds et utilitaires s’est transformée ces derniers mois en véritable champ de bataille numérique et logistique, vient de décréter la fin d’une époque. Face à une demande exponentielle ayant saturé son site internet à maintes reprises et généré une regrettable cohorte de « victimes » de la spéculation, l’entreprise officialise une rupture nette : l’arrêt définitif du paiement en espèces.
Cette décision, loin d’être un simple ajustement managérial, constitue l’application directe et stricte de la nouvelle Loi de finances 2025. C’est l’article 207 de la loi n°24-08 du 26 décembre 2024 qui impose cette évolution, en interdisant le règlement en cash pour certaines transactions d’envergure, notamment celles impliquant les concessionnaires de camions et de véhicules utilitaires. Dès l’entrée en vigueur du texte, TIRSAM n’acceptera plus que les canaux bancaires — chèques certifiés et virements — pour ses ventes.
Le véritable enjeu : mettre fin à la spéculation
La nouvelle donne oblige désormais les acheteurs à formaliser leurs transactions, rendant les flux financiers traçables et l’activité spéculative plus risquée, donc plus coûteuse. Pour TIRSAM, confrontée à un afflux incontrôlable de dossiers et à un engorgement administratif chronique, cette bascule agit comme une bouée de sauvetage réglementaire. Elle permet de réaligner la distribution sur les règles de l’économie formelle, au prix toutefois de nouveaux défis logistiques pour le système bancaire.
Au final, la fin du règne du cash chez TIRSAM envoie un signal politique clair : l’intégration économique ne passera plus par la tolérance de l’informel, mais par la contrainte juridique et la transparence bancaire. L’ère de la finance opaque et des transactions sous le manteau s’achève — du moins sur le marché officiel des véhicules utilitaires.