Le secteur privé assure désormais l’essentiel du recrutement en Algérie. Selon le directeur général de l’ANEM, 80% des offres d’emploi proviennent aujourd’hui de ce secteur, confirmant un basculement progressif du marché du travail dans le pays.
Huit offres d’emploi sur dix en Algérie émanent désormais du secteur privé, selon Abdelkader Djaber, directeur général de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM). Intervenant à la Radio Nationale, le responsable a confirmé que le privé s’impose comme le moteur principal de l’embauche dans le pays.
L’ANEM recense aujourd’hui près de 400 000 postes par an, contre 250 000 auparavant. Cette progression s’explique notamment par des visites de terrain systématiques auprès des entreprises publiques et privées, qui ont permis d’identifier près de 100 000 offres supplémentaires. Djaber y voit la preuve que le potentiel d’embauche reste largement sous-exploité lorsqu’il n’est pas recherché directement sur le terrain.
Le profil des demandeurs d’emploi pose toutefois question. 86% des inscrits ont moins de 35 ans, mais la moitié ne possède aucun diplôme. Cette inadéquation entre l’offre et la demande oblige l’ANEM à renforcer la coordination avec la formation professionnelle et l’enseignement supérieur, afin d’adapter les cursus aux besoins réels du marché.
Djaber insiste sur un autre point : l’emploi ne se limite plus au salariat classique. Les métiers libres, l’auto-entrepreneuriat et les nouvelles formes de travail deviennent des leviers complémentaires pour absorber la demande croissante. Les grands projets structurants, comme Gara Djebilet à Tindouf, la ligne ferroviaire de Béchar ou le méga-projet phosphate, devraient par ailleurs générer des milliers de postes dans les prochaines années.
Depuis mars 2022, plus de 600 000 demandeurs d’emploi ont bénéficié de programmes de formation et d’adaptation. La tendance se dessine clairement : le privé s’impose, la qualification devient la clé de l’intégration, et l’Algérie redessine progressivement sa carte de l’emploi.