Le marché noir des devises en Algérie enregistre une flambée spectaculaire. Ce lundi 26 mai 2025, l’euro bat un record historique face au dinar algérien. Selon les taux observés ce matin, 100 euros s’échangent entre 26 200 et 26 250 dinars algériens (DA) à l’achat. Il s’agit du prix que doivent payer les particuliers aux cambistes pour acquérir la devise européenne.
Un record jamais atteint
Ce nouveau pic sur le marché noir surpasse tous les taux enregistrés auparavant. Le précédent record remonte au 4 décembre 2024. À cette date, 100 euros s’échangeaient à 26 200 DA. Ce niveau n’avait toutefois duré qu’une seule journée. Aujourd’hui, le seuil est non seulement franchi, mais semble se maintenir. Du côté de la vente, les cambistes rachètent le billet de 100 euros entre 26 000 et 26 050 DA, confirmant la tendance haussière.
Les raisons de la flambée de l’euro sur le marché noir
Plusieurs facteurs expliquent cette hausse soudaine. Tout d’abord, l’annonce faite par le président de la République concernant la régularisation du commerce du cabas a bouleversé les anticipations du marché. Cette annonce redonne de l’espoir aux opérateurs de cette activité et aux cambistes. Depuis, la demande pour l’euro est en forte augmentation.
Certains commerçants, en prévision d’un redémarrage sans contrainte de leur activité, se ruent sur l’euro pour constituer des réserves. Ce comportement crée une pression accrue sur l’offre de devises, ce qui alimente la hausse des cours sur le marché noir.
Impact de la reprise des cartes grises
Par ailleurs, la reprise de la délivrance des cartes grises pour les voitures d’occasion de moins de trois ans a également un impact. Cette mesure a débloqué les opérations d’importation de véhicules. Or, ces transactions se font généralement en devises, achetées sur le marché noir. La demande pour l’euro s’intensifie donc naturellement.
Retard dans l’allocation touristique
Un autre facteur contribue à la pression actuelle : le retard dans la mise en application de la nouvelle allocation touristique. Cette allocation de 750 euros par an et par adulte, promise depuis cinq mois, tarde à se concrétiser. Ce flou entretient l’incertitude et pousse de nombreux citoyens à continuer de s’approvisionner en euro via le marché noir.
Le marché noir reste plus que jamais au centre des dynamiques de change en Algérie. L’avenir proche dira si cette tendance haussière se poursuivra ou si des mesures officielles viendront réguler le flux de devises.