Le taux de change de l’euro face au dinar algérien stagne sur le marché noir. Ce dimanche 16 novembre 2025, les cambistes maintiennent les mêmes cotations que la veille, elles-mêmes reprises du dernier barème appliqué jeudi. Ainsi, le billet de 100 euros se vend toujours autour de 27 450 dinars algériens, tandis que son prix d’achat reste fixé à 27 200 dinars en moyenne. Cette absence de mouvement surprend, car le marché noir évolue souvent au rythme des annonces économiques et des fluctuations de la demande.
Pourtant, la situation actuelle s’explique clairement. D’un côté, l’offre et la demande s’équilibrent. Les cambistes constatent un flux stable d’euros sur les places habituelles. Les vendeurs ne manquent pas et les acheteurs ne se précipitent pas. De ce fait, les marges ne bougent pas. De l’autre côté, un facteur externe pèse lourdement sur les anticipations. Les autorités chinoises viennent d’annoncer une mesure qui bouleverse le secteur automobile mondial. À partir du 1ᵉʳ janvier prochain, la Chine interdira aux concessionnaires non agréés et aux particuliers d’exporter des voitures neuves vers l’étranger.
Cette décision change la donne. En Algérie, le marché noir des devises alimente en grande partie l’importation de véhicules par les particuliers et les concessionnaires informels. Depuis plusieurs années, la Chine est devenue l’un des principaux fournisseurs du marché algérien de l’automobile. Les voitures neuves importées via ces circuits profitent d’une forte demande locale, alimentée par la rareté et les délais d’accès aux véhicules disponibles légalement.
L’annonce chinoise introduit donc un doute majeur. Les cambistes observent un ralentissement net de la demande en euros. Les importateurs hésitent. Ils ne savent pas si leurs opérations resteront rentables après l’entrée en vigueur des nouvelles restrictions. Par conséquent, ils préfèrent attendre. Cette attitude prudente entraîne une stagnation immédiate des cours. En effet, sans pression à l’achat, les cambistes n’ont aucune raison d’ajuster leurs prix.
En même temps, l’offre demeure stable. De nombreux particuliers continuent à vendre des euros, souvent issus des transferts familiaux ou des économies de voyage. Ces apports suffisent à couvrir les besoins du moment. Ainsi, le marché noir évolue dans une zone d’équilibre temporaire.
En résumé, la stabilité actuelle reflète l’attentisme d’un secteur perturbé par la nouvelle réglementation chinoise. Les prochains jours indiqueront si cette tendance se prolonge ou si une correction interviendra à mesure que les importateurs algériens s’adapteront aux nouvelles règles.





