Ce mardi 30 septembre 2025, l’euro a franchi un seuil historique sur le marché noir des devises en Algérie. Pour la première fois, le billet de 100 euros s’est échangé à la vente contre 26 650 dinars algériens. À l’achat, le même billet a été repris par les cambistes au prix de 26 400 dinars algériens. Jamais auparavant l’euro n’avait atteint un tel niveau face au dinar.
Le précédent record remonte à juillet dernier, lorsque le billet de 100 euros s’était échangé contre 26 600 dinars algériens. Avec cette nouvelle hausse, le seuil symbolique est dépassé, confirmant une tendance de long terme. L’euro continue de renforcer sa position sur le marché noir au détriment du dinar, malgré les variations saisonnières.
Les raisons de la flambée
Plusieurs facteurs expliquent cette envolée. Le premier est l’accélération des importations de véhicules, neufs et d’occasion, notamment en provenance de Chine. De plus en plus de particuliers se tournent vers cette option, ce qui crée une forte demande en devises, principalement en euros.
Deuxième facteur : la fin des vacances d’été. Durant la saison estivale, le retour de la diaspora algérienne alimente le marché en devises. Mais avec leur départ vers leurs pays de résidence, les flux d’euros se tarissent. Cette diminution de l’offre, combinée à une demande toujours forte, provoque une hausse mécanique des cours sur le marché noir.
L’année dernière déjà, à pareille époque, l’euro avait enregistré des hausses record. Le marché noir des devises suit souvent la même dynamique à l’automne : l’offre en devises chute alors que la demande, elle, reste soutenue. Les importateurs et particuliers en quête de devises alimentent ainsi la spirale haussière.
Un impact direct sur le pouvoir d’achat
La flambée de l’euro sur le marché parallèle reflète les difficultés structurelles de l’économie algérienne. L’écart entre le taux officiel et le cours du marché noir ne cesse de se creuser. Cette différence incite les acteurs économiques à privilégier le marché informel, malgré les risques.
Pour les ménages, la hausse de l’euro sur le marché noir se traduit par un renchérissement des biens importés dans le cadre du commerce du cabas. Les voitures, les équipements électroniques ou encore les voyages à l’étranger deviennent plus coûteux.
Face à cette situation, les autorités sont confrontées à un défi majeur. Tant que le marché noir reste la principale source de devises pour les particuliers, les tensions sur le dinar algérien persisteront. Sans réformes profondes, chaque nouvelle vague d’importations ou chaque départ de la diaspora pourrait alimenter un nouveau record.