Ce jeudi 17 juillet 2025, l’euro a enregistré une nouvelle baisse sur le marché noir des devises en Algérie. Le billet de 100 euros s’échange désormais à 26 000 dinars à la vente. Pour ceux qui souhaitent vendre leurs euros, les cambistes proposent un taux d’achat de 25 800 dinars. Cela représente une baisse de 800 dinars en seulement neuf jours et de 200 dinars en l’espace d’une journée.
Ce recul soudain et significatif du taux de change de l’euro sur le marché parallèle a surpris plus d’un cambiste. Plusieurs raisons expliquent cette chute inhabituelle, observée au cœur de la saison estivale.
Le retour de la diaspora fait pression sur le marché noir
La première cause identifiée par les cambistes est l’arrivée massive des membres de la diaspora algérienne pour les vacances d’été. Comme chaque année, de nombreux Algériens établis à l’étranger choisissent de passer leurs congés au pays. Avec eux, ils ramènent des devises, notamment de l’euro.
Cette arrivée massive crée une abondance de l’offre sur le marché noir des devises. Or, la demande n’a pas suivi la même courbe. Résultat : les cours reculent. « La disponibilité de l’euro est en hausse alors que la demande reste relativement stable. C’est ce déséquilibre qui fait chuter les prix », explique un cambiste actif à Alger.
L’allocation touristique secoue le marché noir
La deuxième explication avancée est liée aux rumeurs persistantes concernant l’entrée en vigueur imminente du nouveau montant de l’allocation touristique. Selon des sources fiables citées par Maghreb Emergent, l’information est vraie.
Cette information a refroidi de nombreux acheteurs potentiels. En prévision de l’application de cette mesure officielle, beaucoup ont retardé leurs opérations d’achat sur le marché noir. L’effet immédiat a été une diminution de la demande en devises.
Par prudence, plusieurs grands cambistes ont même suspendu temporairement l’achat de l’euro. Cette attitude a semé la confusion, alimentant un climat d’incertitude qui a amplifié la tendance baissière.
L’attente autour du commerce du cabas
Enfin, une troisième raison s’ajoute à cette équation complexe : l’attente autour du démarrage effectif du commerce du cabas. Le cadre légal encadrant cette activité a été publié dans le Journal officiel, mais sa mise en œuvre tarde.
Pour rappel, cette activité permet à certains particuliers d’importer légalement des biens pour la revente locale, via une carte spéciale d’auto-importateur. Toutefois, les démarches administratives prennent du temps. De nombreux opérateurs n’ont pas encore pu activer leurs projets.
Ces acteurs, qui financent habituellement leurs achats à l’étranger via le marché noir des devises, ne sont donc pas encore en mesure de relancer leurs transactions. Une demande importante en devises reste ainsi en sommeil, ce qui continue de tirer les prix vers le bas.
Une évolution à suivre de près
La combinaison de ces trois facteurs – hausse de l’offre, recul temporaire de la demande et incertitudes réglementaires – chamboule actuellement le marché noir des devises en Algérie. Pour les experts du secteur, cette situation pourrait durer tant que les flux de la diaspora restent soutenus et que la reprise des importations commerciales ne se concrétise pas.
Cependant, si la demande se réactive dans les semaines à venir, notamment avec la rentrée sociale ou la reprise du commerce du cabas, une remontée des cours de l’euro pourrait s’opérer.