Le marché noir des devises en Algérie enregistre une nouvelle baisse de l’euro face au dinar. Ce samedi 19 juillet 2025, la monnaie européenne perd encore du terrain.
Sur le terrain, 100 euros s’échangent à 25 950 DA à la vente, contre 25 750 DA à l’achat. Cette baisse confirme une tendance enclenchée depuis le début du mois. À titre de comparaison, le 8 juillet dernier, le billet de 100 euros se vendait à 26 600 DA et s’achetait à 26 350 DA. En neuf jours, l’euro a donc perdu 650 DA à la vente.
Plusieurs facteurs perturbent le marché noir
Les cambistes évoquent plusieurs raisons à cette chute. Tous pointent du doigt une combinaison de facteurs économiques et réglementaires.
1. La nouvelle allocation touristique
La Banque d’Algérie a officiellement fixé le montant de l’allocation touristique à 750 euros par adulte et par an. Cette mesure applicable à partir de dimanche 20 juillet, pèse lourd sur le marché noir. En effet, les voyageurs misent désormais sur l’offre officielle, ce qui réduit la demande sur le circuit parallèle.
En réponse, plusieurs cambistes ont suspendu l’achat d’euros, dans l’attente de voir comment le marché évoluera. Ce comportement a semé un climat d’incertitude.
2. L’arrivée massive de la diaspora
Comme chaque été, de nombreux Algériens établis à l’étranger rentrent au pays. Mais cette année, leur présence est plus visible. Ces visiteurs apportent avec eux des devises, principalement de l’euro. Résultat : l’offre sur le marché noir augmente, sans que la demande ne suive. La loi du marché fait alors baisser les prix.
3. Le commerce du cabas en attente
Les autorités ont récemment régularisé le commerce du cabas, en lui accordant le statut d’auto-importateur. Cependant, l’activité tarde à démarrer. Les opérateurs concernés sont encore en phase de constitution de dossier. Lorsque le dispositif entrera pleinement en vigueur, la demande d’euros devrait repartir à la hausse.
Une tendance à surveiller
Pour l’instant, le marché noir reste instable. La demande recule, l’offre explose, et les cambistes agissent avec prudence. Si l’activité commerciale informelle reprend, cela pourrait inverser la tendance.
D’ici là, le dinar algérien gagne du terrain, du moins temporairement. Reste à voir si ce répit durera ou s’il ne s’agit que d’un ajustement passager sur un marché toujours aussi imprévisible.