L’euro enregistre une baisse légère ce mardi 27 mai 2025 sur le marché noir des devises en Algérie. Selon les taux observés ce matin, le billet de 100 euros s’échange à 26 100 dinars algériens (DA) à l’achat, soit le prix déboursé par les particuliers auprès des cambistes. En ce qui concerne la vente, les cambistes reprennent le billet de 100 euros entre 25 900 et 25 950 DA.
Une baisse après un record historique
La baisse de ce mardi intervient juste après une flambée historique enregistrée la veille. En effet, lundi 25 mai, l’euro avait atteint un niveau record sur le marché noir. Il s’échangeait entre 26 200 et 26 250 DA à l’achat, soit un sommet jamais atteint auparavant. Ce niveau avait été brièvement frôlé en décembre 2024, mais n’avait pas duré.
Cette baisse légère de ce mardi s’explique par un effet psychologique sur le marché. Selon un cambiste interrogé à Alger, « les acheteurs se montrent méfiants après les records de la veille. Ils préfèrent attendre une stabilisation des prix avant de racheter de l’euro ». Cette attitude prudente a fait chuter temporairement la demande, entraînant un recul du taux de change.
Une tendance globale haussière depuis l’annonce présidentielle
Malgré ce repli, la tendance générale de l’euro reste haussière depuis plusieurs jours. Cette dynamique s’est enclenchée à la suite de l’annonce du président de la République concernant la régularisation du commerce du cabas. Cette déclaration, faite mi-mai, a suscité un regain d’espoir chez les cambistes et les opérateurs de ce secteur informel.
Beaucoup d’entre eux anticipent une relance prochaine du commerce du cabas. Pour se préparer, ils achètent de l’euro en quantité. Cette anticipation booste la demande sur le marché noir, ce qui fait grimper les prix.
Impact de la reprise des cartes grises
Un autre facteur de tension sur le marché noir est la reprise de la délivrance des cartes grises pour les voitures d’occasion de moins de trois ans importées de l’étranger. Depuis peu, les propriétaires de ces véhicules peuvent enfin régulariser leur situation. Cela relance les opérations d’importation, qui se font généralement avec des devises issues du marché noir.
Cette reprise met une pression supplémentaire sur la demande d’euros. Les particuliers et les importateurs achètent plus de devises pour financer leurs opérations, ce qui alimente la hausse des prix.
L’attente de l’allocation touristique
Enfin, un élément important qui pèse sur le comportement du marché noir est le retard constaté dans la mise en application de la nouvelle allocation touristique. Cette mesure, qui prévoit une allocation de 750 euros par personne adulte et par an, tarde à entrer en vigueur. Cette incertitude pousse encore de nombreux citoyens à se tourner vers le marché noir pour répondre à leurs besoins en devises. Malgré un recul de 100 DA, l’euro reste à un niveau très élevé sur le marché noir. La tendance haussière pourrait reprendre si les acteurs du commerce du cabas et de l’importation renforcent leurs achats. Le marché noir reste donc très sensible aux annonces politiques et aux mesures réglementaires, en particulier celles touchant à l’importation et à la distribution de devises