Entre le 2 et le 11 mars 2025, le dinar algérien (DA) a connu une dépréciation marquée de 3,69 % par rapport à l’euro, ce qui soulève d’importantes questions sur la politique monétaire du gouvernement.
En effet, le taux de change est passé de 139,89 DA pour un euro à 145,05 DA sur le marché interbancaire officiel. Cette évolution rapide du cours de la monnaie nationale face à l’euro n’est pas à prendre à la légère, car elle pourrait avoir des répercussions significatives sur l’économie algérienne.
L’une des conséquences les plus immédiates de cette dépréciation est la hausse probable des prix des produits et services importés. Les entreprises qui importent des biens réglés en euros devront désormais débourser davantage de dinars pour acquérir les mêmes produits qu’auparavant. Par conséquent, il est prévisible que cette augmentation des coûts d’importation soit répercutée sur les consommateurs, entraînant des hausses de prix pour de nombreux articles de première nécessité, allant des denrées alimentaires aux produits électroniques.
Cette situation est d’autant plus préoccupante dans un contexte où de nombreux Algériens peinent déjà à faire face aux fluctuations des prix. La hausse des coûts des produits importés, conjuguée à une inflation potentielle, pourrait exacerber la situation économique des ménages, réduisant leur pouvoir d’achat et augmentant leur sentiment d’insécurité économique.
De plus, la dépréciation du dinar pourrait semer le doute parmi les entreprises algériennes qui importent des intrants de la zone euro. Avec un euro plus fort, les entreprises pourraient ressentir une pression accrue pour ajuster leurs marges bénéficiaires ou revoir leurs stratégies d’approvisionnement. Cela pourrait les inciter à retarder leurs commandes ou à augmenter les prix de vente, créant un cercle vicieux difficile à briser.
Pour les entreprises, cette nouvelle réalité monétaire appelle à la réflexion et à l’adaptation. Les importateurs devront revoir leurs contrats et plans d’approvisionnement afin de minimiser les risques liés à la volatilité des taux de change. De plus, il sera essentiel que les entreprises cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement, peut-être en se tournant vers des marchés moins exposés à l’euro, afin de limiter l’impact de cette dépréciation.
Face à ces défis, le gouvernement algérien devra agir rapidement et intelligemment pour stabiliser la monnaie et restaurer la confiance des acteurs économiques.
La dépréciation de 3,69 % du dinar par rapport à l’euro sur le marché interbancaire entre le 2 et le 11 mars n’est pas qu’un simple chiffre. Elle est révélatrice de tensions plus profondes dans l’économie algérienne et nécessite une attention urgente et des réponses appropriées de la part des décideurs.