Deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées par balles lors d’affrontements avec les forces de sécurité marocaines dans la nuit de mercredi, dans le sud du pays. Les victimes faisaient partie d’un groupe qui tentait de prendre d’assaut une caserne de la gendarmerie à la localité de Laqliaa, près d’Inzegane, selon un communiqué des autorités locales cité par l’agence de presse officielle MAP.
Les forces de l’ordre affirment avoir eu recours à leurs armes « dans un cadre de légitime défense », après que des manifestants armés de pierres et d’armes blanches ont attaqué le poste, incendiant un véhicule et une partie du bâtiment.
Des protestations pour des réformes sociales
Ces violences surviennent dans le sillage de manifestations organisées depuis cinq jours par le mouvement de jeunesse « Génération Z 212 », qui réclame des réformes en matière de santé et d’éducation. Pour la première fois, les autorités avaient autorisé mercredi des rassemblements dans plusieurs villes, dont Casablanca, Fès, Tanger et Oujda. La majorité se sont déroulés pacifiquement, mais certains ont dégénéré en heurts.
Dans d’autres localités, notamment Sidi Bibi, Taroudant et Kelaat M’Gouna, des actes de vandalisme et des incendies de véhicules ont été signalés. À Salé, près de Rabat, des individus masqués ont mis le feu à deux voitures de police et endommagé une agence bancaire.
Bilan des affrontements
Selon le ministère de l’Intérieur, les incidents de mardi et mercredi ont déjà causé 263 blessés parmi les forces de l’ordre et 23 du côté des manifestants. Au total, 409 personnes ont été placées en garde à vue depuis le début des troubles.

Le porte-parole du ministère, Rachid El Khalfi, a dénoncé « une escalade dangereuse » et assuré que les forces de sécurité poursuivraient « avec retenue mais avec fermeté » la protection de l’ordre public.
Des poursuites judiciaires
La justice a annoncé de son côté que les auteurs présumés d’actes de violence, de pillage et d’incendies risquent jusqu’à 20 ans de prison, voire la réclusion à perpétuité dans certains cas. La procureure générale a déjà engagé des poursuites contre plus d’une centaine de personnes.