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Maroc: Dos au mur après le limogeage de Benkirane, le PJD doit trouver vite une doublure de consensus

Par Maghreb Émergent 17 mars 2017

                      

Dans une première réaction après le communiqué du Cabinet royal annonçant le limogeage de Benkirane du poste de chef de gouvernement, le PJD vient d’annoncer la tenue d’un Conseil national ce samedi 18 mars. Le secrétaire général du PJD a également déclaré que toutes les instances du parti ont réagi positivement à la décision royale de nommer un second Chef de gouvernement issu du PJD.

 

La décision du roi Mohamed VI de limoger le chef de gouvernement désigné mercredi soir n’a pas fermé la porte au PJD pour mener de nouvelles discussions avec les partis pour constituer une nouvelle majorité gouvernementale. Le PJD, selon les déclarations de son Secrétaire général Abdelilah Benkirane a pris  »du bon côté » la décision royale de changer le chef de gouvernement, dans le respect de la Constitution et les résultats des élections législatives d’octobre 2016. Pour autant, le Secrétariat général du PJD a tenu une réunion jeudi, au lendemain du limogeage de Benkirane, et a annoncé la tenue samedi dans la capitale marocaine d’une session extraordinaire de son Conseil national. Dans le communiqué qui a sanctionné ses travaux, le Secrétariat général du PJD, estime qu’Abdelilah Benkirane,  »SG du Parti et chef de gouvernement ne porte en aucune manière la responsabilité du retard dans la formation (du gouvernement) », relevant que  »la responsabilité incombe pleinement aux conditions imposées par certains partis durant les périodes de négociations. » Le SG du PJD a en outre rappelé, sur son site, que  »la formation du prochain gouvernement ne devrait pas être l’otage de (telles) conditions. » Comme le SG du PJD a appelé le Conseil national du parti, qui doit se réunir dans une session extraordinaire samedi 18 mars à Rabat pour discuter ‘’de la situation nouvelle, à prendre les bonnes décisions. »

Le PJD veut garder la main

Le roi Mohamed 6, qui a décidé de limoger son chef de gouvernement a cependant précisé que le prochain titulaire du poste  sera toujours issu du PJD. Selon le communiqué de la Maison Royale et du Protocole, le souverain marocain, s’appuyant sur la Constitution révisée de juillet 2011, a décidé de  »désigner une autre personnalité politique du parti de la Justice et du développement en tant que nouveau Chef du gouvernement », pour notamment  »dépasser la situation d’immobilisme actuelle. » Le nom du prochain chef de gouvernement, issu du PJD, sera connu dans quelques jours. Des profils sont annoncés, comme Saad Eddine El Othmani, Mustapha Ramid ou Abdelaziz Rebbah. La réunion du samedi 18 mars du Conseil national du PJD, qui n’a pas pour le moment donné des signes d’opposition à la décision du roi d’écarter le SG du Parti, devrait donner plus de précisions sur la  »personnalité politique » qui devrait être, selon toute vraisemblance, proposée par le parti au monarque. Pour autant, le PJD n’écarte pas l’option d’entrer dans l’opposition et écarter la  »voie de sortie » proposée par le roi.

Le diktat des partis du Makhzen

En fait, l’élimination de Benkirane et la nomination d’une personnalité politique du PJD est une solution de sortie de crise, qui va obliger le prochain chef de gouvernement à faire des concessions aux exigences de certains partis, dont le Rassemblement National des Indépendants (RNI). Le RNI, drivé par le richissime homme d’affaires et ministre de l’Agriculture et des Pêches Maritimes sortant Aziz Akhannouch, qui porte également la casquette d’un proche du roi, avait exigé l’entrée dans le gouvernement de l’USFP, en plus du Mouvement Populaire (MP) et de l’Union Constitutionnelle (UC), deux partis créés à la fin des années 1970 et début des années 1980 par l’administration du temps d’Hassan II. Tout comme le RNI, un parti formé de cadres, et créé par Hassan II toujours dans les années 1970 pour morceler les voix de l’électorat marocain et, surtout, marginaliser les socialistes de l’UNFP, le parti créé par l’opposant Mehdi Ben Barka, devenu par la suite l’USFP. Abdelilah Benkirane s’y était opposé, même s’il avait accepté de se délester d’un de ses alliés politiques, l’Istiqlal. Le blocage politique aura duré cinq mois, et les institutions du pays fonctionnant, comme le stipule la Constitution, par Décrets, notamment l’adoption de la Loi de Finances 2017 et son exécution.

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