Maroc- Le torchon brûle entre le raffineur SAMIR et le gouvernement | Maghreb Émergent

M A G H R E B

E M E R G E N T

Energie

Maroc- Le torchon brûle entre le raffineur SAMIR et le gouvernement

Par Yazid Ferhat
22 août 2015

Le gouvernement marocain a souligné qu’il ne céderait à aucune pression, marchandage ou chantage » et qu’il s’emploiera à garantir et à préserver les droits de l’Etat en la matière et à sauvegarder les droits des employés conformément à la loi.

 

Rien ne va entre le raffineur SAMIR et le gouvernement marocain, malgré les tentatives de contenir le conflit. L’administration fiscale et douanière du Maroc vient de demander de recouvrer une créance fiscale estimée à 1,2 milliard d’euros (13 milliards de dirhams). La « SAMIR » fait face à une rupture de stock en pétrole brut, malgré qu’elle ait l’obligation légale d’avoir en permanence un stock de sécurité. La société serait ainsi confrontée à des difficultés financières l’empêchant de poursuivre son activité normale. A ce propos, la Direction Générale dément dans un communiqué l’arrêt définitif du raffinage et confirme que l’activité continue selon les programmes établis. « Les actionnaires et les responsables de la société sont déterminés à poursuivre les efforts pour renforcer l’industrie du raffinage, pôle national stratégique pour le pays », indique-t-on.

Le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a indiqué mercredi dernier que le gouvernement a pris « toutes les mesures pour garantir l’approvisionnement régulier du marché  produits pétroliers raffinés, ajoutant qu’il (le gouvernement, Ndr) « ne céderait à aucune pression, marchandage ou chantage » et qu’il s’emploiera à garantir et à préserver les droits de l’Etat en la matière et à sauvegarder les droits des employés conformément à la loi. De son côté, le ministère marocain de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement avait indiqué que devant les défaillances de la SAMIR qui a procédé le 6 août 2015 à l’arrêt de la production de produits pétroliers raffinés, les autorités publiques sont décidées à prendre toutes les dispositions et les mesures légales pour se prémunir contre ces manquements dans le futur de la part de la Société anonyme marocaine de l’industrie de raffinage présidée par Cheikh Mohammed Houssein Al Amoudi. Ce dernier a entamé des négociations avec les officiels marocains sans toutefois aboutir à une entente.

Une dette de près de 40 milliards de dirhams

Le gouvernement a égrené à M. Al Amoudi le chapelet des abus à l’origine de la situation financière catastrophique du raffineur, qui ont causé l’arrêt de la production de produits pétroliers raffinés, un arrêt dont la décision a été prise de manière unilatérale par la SAMIR. M. Al Amoudi, 2e fortune d’Arabie saoudite et patron de Corral Petroleum Holdings qui détient les deux tiers de la SAMIR a annoncé une augmentation de capital, mais pas avant la mi-octobre alors que la société croule sous une dette de près de 40 milliards de dirhams, dont une bonne partie est devenue exigible. L’administration fiscale et douanière du Maroc vient de demander une saisie arrêt afin de recouvrer une créance fiscale estimée à 13 milliards de dirhams (1,2 milliard d’euros).

Pour sa part, le Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) planche déjà sur l’option d’un marché sans raffineur. La Samir, deuxième groupe du Maroc par les facturations, est une ancienne entreprise d’Etat mise en bourse en 1996 et privatisée en 1997 par rachat de 67% du capital par Corral. Elle assure les deux tiers des approvisionnements en carburants du pays. A quelques mois de la libéralisation des prix à la pompe, le scénario de la faillite de la SAMIR est désormais une hypothèse plausible. Pour les professionnels, la recapitalisation annoncée, si elle se concrétise, ne servira qu’à apurer les dettes de la compagnie. Toutefois, les sociétés de distribution des carburants ont intensifié leurs réunions pour garantir l’approvisionnement du marché en permanence, après l’arrêt d’une unité de production. Le gouvernement marocain a assuré que « l’approvisionnement du marché national en produits pétroliers est garanti ».

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Energie

Pétrole : un fragile rebond après quatre jours de chute des cours

Les cours du pétrole ont progressé vendredi 3 octobre de près de 1 %, après quatre séances consécutives de baisse. Un mouvement de rattrapage plus qu’un retournement de tendance, tant… Lire Plus

Panel de discussion à l'African Energy Week 2025 au Cap avec des dirigeants du secteur énergétique assis sur scène devant le logo de l'événement
Actualités Algérie

Sonatrach mise sur l’African Energy Week pour attirer de nouveaux capitaux

Sonatrach a participé du 29 septembre au 3 octobre à la 5ᵉ édition de l’African Energy Week (AEW 2025), organisée au Centre international des conférences du Cap, en Afrique du… Lire Plus

Vue du chantier de la centrale à cycle combiné de Djelfa, projet énergétique stratégique toujours à l’arrêt.
Á la une Actualités

Centrale de Djelfa : après 11 ans de blocage, Duro Felguera admet n’avoir « pas de nouveautés »

Annoncée comme l’un des plus grands chantiers énergétiques du pays, la centrale à cycle combiné de Djelfa est devenue le symbole d’un partenariat avorté entre Sonelgaz et l’ingénierie espagnole. Empêtrée… Lire Plus

Actualités Energie

Partenariat minier : Vesna (Gazprom) présente ses technologies à Sonarem

Le PDG du Groupe Sonarem, Belkacem Soltani, a reçu ce mercredi 1er octobre, au siège du groupe, une délégation de Vesna, filiale de Gazprom, conduite par son directeur général Stanislav… Lire Plus

Actualités Energie

Brent : légère remontée après deux séances de baisse

Les cours du brut ont enregistré mercredi 1er octobre 2025 une hausse timide, tentant de combler une partie des pertes accumulées en début de semaine. Les investisseurs arbitrent entre les… Lire Plus