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Maroc- Les trois principaux syndicats du Royaume décident de boycotter les festivités du 1er Mai

Par Yazid Ferhat 30 avril 2015

Les syndicats des travailleurs revendiquent trois points essentiels : une augmentation des salaires de l’ordre de 25%, une réduction de l’impôt sur le revenu (IR) et l’exonération des salaires de moins de 6 000 DH (552.30 euros) par mois de cet impôt.

 

 

Les instances syndicales les plus représentatives du Maroc, à savoir l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT) ont décidé de boycotter le défilé du 1er mai. Cette décision a été annoncée par Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT « après avoir pris acte du refus du chef du gouvernement d’ouvrir des négociations et un dialogue responsable sur nos revendications ». Les syndicats des travailleurs revendiquent trois points essentiels : une augmentation des salaires de l’ordre de 25%, une réduction de l’impôt sur le revenu (IR) et l’exonération des salaires de moins de 6 000 DH (552.30 euros) par mois de cet impôt. Cette dernière exigence est jugée « excessive » par le gouvernement dès lors que l’augmentation des salaires revendiquée par les syndicats a atteint plus de 33%. Figurent aussi dans le mémorandum revendicatif: l’augmentation des allocations familiales et la protection des libertés syndicales.  En 2014, à l’occasion de la fête du travail, le gouvernement d’Abdelilah Benkirane avait annoncé que le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) allait augmenter de 10%. Si cette annonce, nous apprend Usine Nouvelle, n’a pas satisfait les travailleurs elle a fait bondir le patronat qui a estimé qu’une telle hausse, si elle venait à être appliquée sans contreparties, “viendra éroder davantage la compétitivité de l’industrie marocaine et ne manquera pas d’avoir un impact sur l’emploi industriel”.

Emploi : le paradoxe marocain

Un point de vue que ne partage pas Noureddine El Aoufi Professeur de l’enseignement supérieur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, de l’Université Mohammed V-Agdal de Rabat, interrogé par Usine Nouvelle. Selon lui, le développement industriel du Maroc ne met pas l’emploi au cœur de sa stratégie. « Le Maroc a enregistré des taux de croissance appréciables. Le volume des investissements directs étrangers a également atteint des niveaux qui montrent l’attractivité du Maroc. Ce que l’on ne mesure pas suffisamment à mon sens, ce sont les retombées faibles en emploi de ces investissements notamment publics qui doivent prendre en compte la donnée emploi », a analysé l’expert qui pense que le Maroc « continue de privilégier l’emploi moins qualifié même s’il se trouve dans une phase de transition où la donne est en train de changer ». En parlant d’emploi justement- le taux de chômage au Maroc s’élève à 9,6% au 3e trimestre 2014, selon le Haut commissariat au plan-, Noureddine El Aoufi souligne une situation paradoxale: à savoir que plus on est  diplômé et plus on a des difficultés à trouver un emploi. « Cela s’explique par le type d’industrialisation mis en vigueur et qui est demandeur de main d’œuvre non qualifiée », analyse-t-il encore.

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