La décision d’investissement final concernant le projet de gazoduc maroco-nigérian – désormais connu sous le nom de Gazoduc Atlantique Africain (AAGP) – a été reportée du second semestre 2025 au premier semestre 2026. Ce projet ambitieux, qui traverse 13 pays africains, fait face à plusieurs obstacles expliquant ce nouveau délai, selon le site Attaqa.
Les principales raisons de ce report sont l’inachèvement des études de faisabilité et l’absence d’acheteurs potentiels engagés sur le long terme par des contrats garantissant la viabilité économique du projet. « Ce projet est extrêmement complexe, et son passage à travers 11 pays, en plus du Maroc et du Nigeria, l’expose à des défis sans précédent qui pourraient entraîner des reports au-delà de 2026″, a indiqué une source marocaine cité par Attaqa.
Des coûts en hausse significative
La question financière pèse également lourd dans la balance. Les estimations budgétaires ont grimpé en flèche, passant de 25 à au moins 30 milliards de dollars. « Nous parlons maintenant d’un coût minimum de 30 milliards de dollars, ce qui nécessite de sécuriser d’importants contrats d’achat à long terme », ajoute la source marocaine. Cette augmentation substantielle des coûts pose un défi supplémentaire pour la viabilité économique de l’infrastructure.
Une infrastructure stratégique pour l’Afrique et l’Europe
Le Gazoduc Atlantique Africain s’étendra sur près de 6800 kilomètres et est considéré comme “la plus grande initiative d’infrastructure en Afrique, reliant les ressources gazières nigérianes à l’Europe via le Maroc”.
Pour le Royaume chérifien, les enjeux sont multiples. Outre l’approvisionnement de ses centrales électriques existantes (Tahaddart et Aïn Beni Mathar) et de trois nouvelles unités en construction, le pays bénéficierait de droits de transit substantiels, rappelant le modèle économique qui existait avec l’ancien gazoduc Maghreb-Europe transportant le gaz algérien vers l’Espagne.
La source souligne cependant que les reports successifs de la décision finale d’investissement pourraient, à terme, compromettre la faisabilité même du projet compte tenu de son envergure exceptionnelle.