Le gouvernement marocain vient de sélectionner cinq consortiums internationaux pour la production d’hydrogène vert. Ces projets, qui s’inscrivent dans le cadre de l’initiative « Offre Maroc », nécessiteront un investissement colossal de 32,5 milliards de dollars et seront développés sur le territoire occupé du Sahara occidental.
Lors d’une réunion du comité de pilotage présidée par le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, le 6 mars 2025, cinq consortiums ont été choisis pour développer six projets d’hydrogène vert. Parmi eux, on retrouve le consortium ORNX, composé d’Ortus (États-Unis), Acciona (Espagne) et Nordex (Allemagne), qui se concentrera sur la production d’ammoniac, un vecteur d’hydrogène prometteur pouvant être utilisé comme carburant alternatif.
Un autre consortium, formé par Cepsa (Espagne) et Taqa Morocco, sera axé sur la production d’ammoniac et de combustibles synthétiques. Nareva, entreprise marocaine, développera des projets liés à l’ammoniac, aux carburants synthétiques et à l’acier écologique. Acwa Power (Arabie saoudite) se spécialisera dans la production d’acier écologique, tandis que le consortium UEG et China Three Gorges (Chine) se concentrera sur la production d’ammoniac.
Selon le discours officiel, l’objectif de cette initiative est double : « répondre aux besoins énergétiques du Maroc tout en développant un pôle d’exportation d’hydrogène vert vers l’Union européenne ».
Le Maroc aspire ainsi à devenir un acteur clé dans le domaine de l’hydrogène vert. Le pays vise une capacité installée de 52 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, contre 40,72 % actuellement. Toutefois, cette capacité installée ne représentait que 19 % du mix énergétique effectif en 2023, soulignant ainsi l’importance du développement d’une infrastructure adaptée.
Dans ce contexte, le 11 mars 2024, le chef du gouvernement marocain a publié une circulaire visant à activer ce projet d’envergure. Ce cadre global englobe toute la chaîne de valeur de l’hydrogène vert et comprend plusieurs mesures clés, notamment l’attribution d’un million d’hectares pour la production d’hydrogène vert, le développement d’infrastructures essentielles telles que des ports, des gazoducs et des usines de dessalement, ainsi que l’amélioration du réseau électrique pour faciliter l’intégration de ces nouvelles capacités énergétiques.
En outre, le plan prévoit des incitations fiscales et douanières attractives pour attirer les investissements étrangers, ainsi qu’un processus structuré de sélection des investisseurs afin d’assurer la viabilité des projets.
L’hydrogène vert, produit par électrolyse de l’eau en utilisant des énergies renouvelables, est considéré comme un levier majeur pour réduire les émissions de carbone et favoriser une industrie plus durable. Le Maroc, avec ses ressources solaires et éoliennes abondantes, entend capitaliser sur cet atout pour accélérer sa transition énergétique et renforcer sa position sur le marché international. Toutefois, la réussite de cette stratégie dépendra, selon des observateurs, de la capacité du pays à relever les défis techniques et économiques liés à la production et à l’exportation de cette énergie du futur.