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Économie

Mettre fin au gaspillage alimentaire est un vrai défi pour la région MENA (rapport de la FAO)

Par Yacine Temlali
6 mai 2016
Le gaspillage alimentaire a atteint des proportions intolérables dans une région aussi dépendante pour son alimentation de l'extérieur.

Dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord, les pertes de nourriture sont estimées à 250 kilogrammes par personne par an, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. C’est l’équivalent de 50 milliards de dollars US pour l’ensemble des pays de cette région, exposée déjà à de sérieux problèmes liés au changement climatique et à la gestion des ressources naturelles.

 

 

Les pertes et gaspillages alimentaires sont estimés à 1,3 milliard de tonnes, soit presque un tiers des produits destinés à la consommation humaine dans le monde, dans tous les continents.

Absurde! dans un monde où plus de 800 millions de personnes souffrent encore de la faim. Sans surprise, dans la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord), les pertes de nourriture sont estimées à 250 kilogrammes par personne par an, selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture).

C’est l’équivalent de 50 milliards de dollars US pour l’ensemble des pays de cette région, exposée déjà à de sérieux problèmes liés au changement climatique et à la gestion des ressources naturelles (raréfaction des ressources en eau, baisse des rendements des terres agricoles…).

Rien que pour les céréales, denrées de base pour les peuples de la région, entre 14 et 19% des productions céréalières sont gaspillées et perdues, d’après le coordinateur du Bureau régional de la FAO pour l’Afrique du Nord, DR. Thiombiano Lamourdia.

 

Des paniers percés !

 

Par filière, les peuples de la région MENA gaspillent 16% de leurs productions de légumes, 45% de fruits, 13% de viandes, 28% de poissons et 18% de lait.

« Les pertes et gaspillages alimentaires se trouvent à tous les étages des chaînes de production agricole », selon la directrice des Etudes et de Planification au ministère tunisien de l’Agriculture, Nadwa Kemir. « Le phénomène s’est même aggravé au niveau de certains maillons de cette chaîne », a ajouté la responsable.

Pourtant, une baisse de ces pertes, couplée à une maîtrise et une meilleure gestion des chaînes de production pourraient aider les pays de l’Afrique du Nord, dont la Tunisie par exemple, à réduire les importations de deux denrées basiques, les céréales et le lait, pense-t-elle.

 

Nécessaire valorisation des produits agricole

 

La FAO a plaidé, de son côté, pour la valorisation des produits agricoles et pour le développement des chaînes de production dans le sens d’une réduction des pertes et d’une baisse du gaspillage des ressources naturelles et de la nourriture.

A cet effet, l’organisation onusienne a lancé en janvier 2016, des projets en Tunisie ayant pour objectif de détecter les maillons des chaînes au niveau desquels (maillons), sont enregistrées les plus grandes pertes alimentaires dans les filières des céréales et du lait.

En Egypte, les filières ciblées par ce projet pilote sont celles des tomates et des vignes. Le coût du projet, qui s’étale sur 3 ans (2016-2018) est estimé à 2,3 millions de dollars (Tunisie et Egypte). Il est cofinancé par l’Italie.

 

Promouvoir l’emploi jeune dans l’agriculture

 

Le monde va voir de moins en moins d’agriculteurs et de paysans pour nourrir les populations de la planète. A l’origine de ce constat, la tendance des jeunes à déserter les milieux ruraux et à abandonner les activités agricoles devenues peu rentables pour eux.

S’ils continuent de partir à la recherche d’autres emplois dans les milieux urbains, leur retour à la terre sera difficile. Il exigera des efforts colossaux de la part des gouvernements et des Etats, notamment, ceux exposés à la menace de l’insécurité alimentaire, pour trouver la main d’œuvre agricole, celle qui nourrit le monde.

Leur réticence à se lancer dans des projets agricoles est, dans certain sens, encouragé par l’absence de soutien et de contrôle efficace des circuits de distribution des produits agricoles.

Ceci fait que la plupart des agriculteurs se trouvent, en Tunisie, à titre d’exemple, déficitaires et endettés envers les banques (leurs dettes s’élèvent à plus de 200 millions de dinars), alors que les intermédiaires et les commerçants amassent les fortunes, estiment des membres du syndicat des agriculteurs en Tunisie.

En fait, ça relève de l’injustice, quand ceux qui nourrissent le monde sont essentiellement eux qui souffrent de la faim et de la malnutrition. Il est temps, donc, que les gouvernements réagissent, à travers des politiques prospectives qui anticipent le pire, aident à rationaliser l’exploitation des richesses naturelles et aussi garantir une répartition équitable des revenus de l’agriculture.

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