En grève depuis plus de deux mois, les médecins résidents ont organisé, ce mardi 18 février 2025, un nouveau sit-in national au CHU Mustapha Pacha à Alger et au CHU d’Oran.
Ce mouvement s’inscrit dans une série d’actions menées depuis plusieurs semaines, incluant des grèves et des sit-in dans divers centres hospitaliers du pays.
Les médecins résidents réclament une amélioration de leurs conditions de travail et de formation, ainsi qu’une reconnaissance de leurs droits professionnels. La mobilisation a pris une ampleur particulière depuis l’agression de médecins protestataires il y a deux semaines à Oran, un incident qui a suscité une indignation généralisée au sein du corps médical.
Lors d’un rassemblement pacifique à l’intérieur du CHU d’Oran, des médecins ont été violemment pris à partie par des agents de sécurité de l’hôpital, en présence du directeur de l’établissement, selon plusieurs témoignages. La diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant l’intervention brutale a provoqué une véritable onde de choc. Des protestations spontanées ont émergé dans plusieurs CHU du pays, dénonçant ce qu’ils considèrent comme une répression inacceptable d’un mouvement légitime.
Le représentant des étudiants en médecine grévistes de la faculté de médecine de Tlemcen, Charaf Eddine Talhaoui, a été placé sous mandat de dépôt le 2 février 2025. Selon des sources locales, il est accusé de « diffusion de fausses informations », « atteinte à l’ordre public » et « atteinte à l’intérêt national ». Ces accusations, liées à son engagement dans le mouvement des résidents, ont confirmé ses avocats. Son incarcération a également intensifié la mobilisation, avec des appels à sa libération et à la fin de la répression contre les protestataires.
Outre la libération de leur camarade et la dénonciation des violences, les médecins résidents formulent plusieurs revendications essentielles : l’amélioration des conditions de travail et des moyens mis à disposition dans les hôpitaux. L’augmentation du nombre de postes en résidanat pour éviter la saturation du système et permettre l’accès à la spécialisation. L’homologation des diplômes pour garantir une reconnaissance internationale de leurs qualifications. Et des garanties d’emploi après leur formation.
Face à l’absence de réponses concrètes des autorités, le mouvement des médecins résidents semble s’installer dans la durée.