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« Nous sommes dans une situation d’état d’urgence qui ne dit pas son nom » (Ghechir)

Par Younes Saâdi
9 octobre 2019
Image/ El Watan

Dans cet entretien, l’ex-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADH), Me Boudjemaâ Ghechir tire la sonnette l’alarme sur l’évolution de la situation des droits de l’homme en Algérie au cours ces derniers mois. Il estime que les agissements du gouvernement constituent une violation aussi bien de la loi interne que des conventions internationales signées et ratifiées par l’Algérie.

Maghreb Emergent : Comment évaluez-vous la situation des droits de l’homme en Algérie depuis le 22 février dernier ?

Boudjemaâ Ghechir : la situation des droits de l’homme en Algérie connaît, ces derniers mois, une dégradation dangereuse. Les pratiques qu’on croyait révolues sont en train de revenir sur le devant de la scène. Nous assistons à un retour net en arrière voire à des dérives dangereuses. Les experts et les militants des droits de l’homme suivent avec préoccupation l’évolution de la situation des droits de l’homme dans le pays. Le gouvernement ne respectent ni la liberté de circulation des personnes, ni la liberté de la presse, ni la liberté de réunion, ni la liberté d’organisation. Nous sommes devant la négation des droits et des libertés des Algériens.

Les avocats ont qualifié d’illégale les arrestations d’activistes, qu’en dites-vous ?

La manière avec laquelle ont été arrêtés les activistes et les chefs d’inculpations retenus contre eux laissent penser que nous sommes dans une situation d’état d’urgence qui ne dit pas son nom. L’arrestation d’activistes en pleine rue est une pratique qui n’honore ni l’Algérie ni les services de sécurité. Il faut absolument rompre avec ces agissements. Poursuivre un manifestant parce qu’il brandit une pancarte ou le drapeau amazighe est une atteinte aux droits de l’homme et aux lois algériennes.

Voulez-vous dire que les juges n’appliquent pas la loi ?

Dans le cas des activistes, les juges n’ont ni appliqué les lois internes ni garantit les libertés fondamentales, ni les conventions internationales relatives aux droits de l’homme ratifiées par l’Algérie. Autrement dit, ils ont agi en dehors du cadre légal. Au début du mouvement, les magistrats se sont engagés en faveur de l’Etat de droit, mais avec le temps les choses ont malheureusement changé. Idem pour l’Union nationale des ordres des avocats.

Que risque l’Algérie en tournant le dos aux conventions internationales qu’elle a ratifiées ?

En signant et en ratifiant les conventions internationales relatives à la protection et à la promotion des droits de l’homme dont le Pacte international des droits civils et politiques, l’Algérie s’est engagée à respecter les droits de l’homme et accepte que ses politiques en la matière soient évaluées et examinées par les organes de l’ONU. En persistant dans ces pratiques, l’Algérie risque d’être questionnée par la Commission permanente chargée du suivi de l’application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Des ONG internationales de défense des droits de l’homme pourraient également saisir les organes de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Algérie.

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