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Numilog Bejaia : La justice ordonne de laisser les travailleurs grévistes reprendre le travail

Par Maghreb Émergent
5 août 2020

Le tribunal de Bejaia a ordonné ce mercredi à la direction de l’entreprise Numilog (agence de Bejaia) de laisser les salariés grévistes reprendre le travail, a-t-on appris de l’avocat des grévistes.

Le tribunal qui a traité l’affaire en référé a demandé l’ouverture des portes des deux sites de l’entreprise à Sidi Ali Lbhar et Irayahen dans la ville de Bejaia et permettre aux travailleurs de regagner leurs postes du travail. ‘’ Avec cette décision, nous allons reprendre le travail après plusieurs semaines d’arrêt’’, se réjouit Liamine Zidane travailleur concerné par l’interdiction d’accès aux sites de l’entreprise prise par la direction de Numilog.

De son côté, Kamel Aissat membre du comité de soutien aux travailleurs de Numilog a déclaré à Maghreb Émergent que le tribunal de Bejaia a rendu justice aux travailleurs. ‘’C’est une double victoire. Non seulement, la justice ordonne la réintégration des travailleurs sanctionnés, mais elle reconnaît la représentation syndicale élue par les travailleurs’’, dit-il. D’après lui, avec cette décision l’interdiction d’accès aux sites de l’entreprise décidée par la direction de l’entreprise sera levée automatiquement. Il a fait savoir aussi que la juge a refusé la demande du report de procès formulée par la direction de Numilog.

Contacté par nos soins, le directeur de communication du groupe Cevital , Mouloud Ouali, donne une autre version des faits. ‘’Concernant la décision de justice d’aujourd’hui, il ne s’agit nullement d’une reconnaissance d’une quelconque section syndicale. Le juge demande uniquement de ne pas s’opposer aux travailleurs qui souhaitent reprendre leur travail. C’est une décision prise en attendant que l’affaire soit étudiée par la chambre des affaires sociales le 2 septembre, suite à une action que nous avons introduite pour arrêt de travail illégal, conformément aux dispositions de la loi 90/02 du 6 février 1990, relative à l’exercice du droit de grève’’, a-t-il observé.

Et d’ajouter : ‘’Je tiens à souligner que la décision de ne pas s’opposer aux employés qui souhaitent reprendre le travail ne s’applique pas aux 163 grévistes suspendus à titre conservatoire. Leurs cas seront étudiés par la commission de discipline qui se réunira à compéter de la semaine prochaine en fonction des dispositions du règlement intérieur, validé par l’inspection de travail. Il faut savoir que les questions disciplinaires sont du ressort de l’entreprise et non d’une tierce partie’’.

Par ailleurs, le responsable de la communication du 1er groupe privé en Algérie estime ce mouvement de protestation est douteux. ‘’Je ne peux que m’interroger sur les véritables motifs de ce mouvement. Au moment et les employés du monde entier se mobilisent pour soutenir leurs entreprises, durement touchées par la crise que nous vivons, un groupe d’employés, visiblement manipulés, décident sans aucun préavis de perturber le fonctionnement de l’une de nos agences’’, accuse-t-il.

Selon lui, les choses sont claires : l’entreprise est visée par une tentative de déstabilisation. ‘’Il est clair que ce mouvement est une tentative de déstabilisation de notre structure, orchestrée par une poignée d’individus malveillants, extérieurs à l’entreprises et dont les véritables objectifs sont connus de tous’’, s’insurge-t-il.

A propos de la création de structures syndicales, il dira que Numilog n’a jamais refusé à ses employés le droit à une représentation syndicale. ‘’Ses employés sont représentés par un comité de participation dont ils élisent les membres. Ils ont eux même fait le choix de cette forme de représentation qu’ils jugent plus efficace. En réalité les meneurs de ce mouvement illégal étaient déjà sous le coup de mesures disciplinaires pour manquements graves à leurs obligations professionnelles bien avant le déclenchement de ce mouvement illégal’’, affirme-t-il.

Le comité de participation en marge

Le Comité de participation de Numilog agence de Bejaia s’est tenu à l’écart. Son président M. Djamal Zeamoum déplore le fait que les travailleurs protestataires n’aient pas fait appel à sa structure sociale pour jouer un rôle dans la recherche d’une solution. ‘’Les travailleurs protestataires n’ont pas fait appel à nous. Ils ont agi seuls’’, regrette-t-il. ‘’Nous sommes une structure élue par les travailleurs, qui aurait pu intervenir pour éviter ce conflit’’, ajoute-t-il.

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