Après le père en 2023, le fils aîné Omar Rebrab est à son tour frappé d’interdiction bancaire. Une injonction judiciaire du 9 juillet lui interdit toute activité commerciale.
L’héritage judiciaire d’Issad Rebrab pèse désormais sur la nouvelle génération. Une injonction judiciaire récente vient de frapper Omar Rebrab, fils aîné du fondateur du groupe Cevital, d’une interdiction totale d’exercer toute activité commerciale. Cette décision, qui s’ajoute aux mesures déjà prises contre le patriarche, transforme l’empire familial en véritable parcours du combattant pour ses héritiers.
La Banque d’Algérie a transmis le 9 juillet dernier une note d’information sans équivoque aux directeurs généraux des banques algériennes. Le document précise qu’« en référence au procès-verbal de notification établi par la Direction générale de la Sûreté nationale, portant exécution de l’injonction judiciaire émise par le juge d’instruction en charge de la Chambre trois du Pôle pénal économique et financier en date du 03 juillet 2025 », Omar Rebrab fait désormais l’objet d’une interdiction complète.
Cette injonction, datée du 3 juillet 2025, interdit formellement au fils d’Issad Rebrab d’exercer « toute activité commerciale, quelle qu’en soit la nature, en sa qualité de gérant, de directeur, ou de membre du conseil d’administration des sociétés dans lesquelles il est impliqué ». Les établissements bancaires se voient donc contraints de « surseoir à l’exécution de toute opération initiée par Monsieur Rebrab Omar conformément à la décision judiciaire précitée, et ce jusqu’à nouvel ordre ».
Une dynastie sous surveillance judiciaire
Cette décision intervient dans un contexte où la famille Rebrab navigue déjà dans des eaux troubles depuis plusieurs années. Issad Rebrab, le patriarche, fait lui-même l’objet d’une interdiction judiciaire depuis mai 2023. Placé sous contrôle judiciaire par le tribunal de Sidi M’hamed à Alger, le fondateur de Cevital s’est vu notifier l’interdiction d’exercer toute activité commerciale, de gestion ou d’administration au sein de son empire entrepreneurial.
L’interdiction qui frappe Omar Rebrab représente un nouveau coup dur pour le groupe familial. Fils aîné d’Issad Rebrab, né en 1967, Omar occupait une position stratégique au sein du conglomérat familial. Son éviction forcée des responsabilités commerciales prive le groupe d’un cadre dirigeant expérimenté, formé dans l’environnement entrepreneurial paternel.
Un resserrement progressif de l’étau
La chronologie des événements révèle une montée en puissance des pressions judiciaires. Depuis 2022, les autorités algériennes ont progressivement resserré l’étau autour de la famille Rebrab. L’interdiction de quitter le territoire national imposée à Issad Rebrab, combinée à son éviction de la direction opérationnelle du groupe, avait déjà bouleversé l’organisation familiale. Le passage du flambeau à Malik Rebrab, autre fils du fondateur, s’était effectué dans un climat de tensions internes et de pressions externes.
L’injonction concernant Omar Rebrab s’inscrit dans cette dynamique de contrôle renforcé. Les autorités bancaires ont reçu l’instruction formelle d’appliquer strictement cette mesure, transformant le système financier algérien en instrument de surveillance des activités de la famille Rebrab.
Les répercussions économiques de ces interdictions successives se font déjà sentir. Le groupe Cevital traverse une crise de gouvernance familiale sans précédent, avec un chiffre d’affaires qui a chuté de 40% en deux ans. Cette dégradation des performances financières accompagne la fragmentation de la direction familiale et la multiplication des contraintes judiciaires.
L’empire Rebrab, autrefois symbole de la réussite entrepreneuriale algérienne, se trouve désormais confronté à une réalité judiciaire qui remet en question sa capacité à maintenir sa position dominante dans l’économie nationale. Après le père, désormais interdit d’occuper toute fonction dirigeante, c’est au tour du fils aîné de se voir écarter des responsabilités commerciales. Cette succession d’interdictions transforme progressivement l’héritage familial en fardeau judiciaire, obligeant les membres restants de la famille à redéfinir leur stratégie d’entreprise dans un environnement de plus en plus contraint.
La note de la Banque d’Algérie précise que « toute correspondance ou requête relative à l’injonction susvisée doit être adressée directement aux autorités judiciaires », soulignant ainsi le caractère définitif de cette mesure jusqu’à nouvel ordre des tribunaux compétents.