Entre janvier et juillet 2025, les Algériens ont effectué plus de 5,2 millions de paiements via terminaux électroniques, pour un montant de 47,2 milliards de dinars. C’est déjà davantage que sur l’ensemble de l’année 2024, selon les chiffres publiés par le GIE Monétique. Le mois de juillet a même marqué un record avec près de 858 000 transactions.
La progression s’explique par la densification du réseau. Selon la même source, 77 500 terminaux sont désormais installés chez les commerçants, contre 68 000 à la fin de 2024. Mais l’usage reste concentré dans les grandes surfaces, stations-service et enseignes organisées. Dans le commerce de proximité, le billet continue de dominer.
Le paiement sur Internet suit la même trajectoire ascendante. Plus de 13 millions de transactions ont été enregistrées depuis le début de l’année, principalement pour régler les factures d’eau, d’électricité, de télécoms ou acheter des billets d’avion. Le nombre de sites connectés au système reste limité à 644 web-marchands, preuve que l’e-commerce algérien ne s’est pas encore démocratisé.
Le mobile et les transferts P2P changent l’équation
C’est sur le mobile que le basculement paraît le plus spectaculaire. Les paiements effectués par téléphone ont atteint près de 40 millions d’opérations en sept mois, pour une valeur de 31 milliards de dinars. Mais la vraie révolution vient des transferts d’argent entre particuliers : 26 millions de transactions, pour un montant de 355 milliards de dinars. Simples, rapides et fiables, ces échanges électroniques s’imposent comme la nouvelle façon de faire circuler l’argent, plus que le règlement des achats du quotidien.
Pour autant, le réflexe premier reste celui du retrait. Entre janvier et juillet, les distributeurs automatiques ont enregistré 132 millions d’opérations, pour un volume colossal de 2 482 milliards de dinars. Et ce, alors même que plus de 20,7 millions de cartes de paiement circulent en Algérie. Autrement dit, la carte bancaire sert encore surtout à transformer du numérique en cash.