Une panne majeure chez Cloudflare a mis à genoux une partie du web mondial ce mardi 18 novembre 2025, provoquant des erreurs en cascade sur de nombreux sites et services, de réseaux sociaux à des médias en ligne.
En fin de matinée, Cloudflare a confirmé être confronté à un incident critique touchant son réseau mondial, avec des erreurs internes de type « 5xx » renvoyées aux internautes tentant d’accéder à des sites hébergés derrière son infrastructure. L’entreprise a reconnu que le problème affectait « de multiples clients », ce qui, dans le cas de Cloudflare, signifie des milliers de services en simultané, des blogs aux grandes plateformes.

Selon les premières informations disponibles, l’incident touche le cœur du réseau de Cloudflare – son plan de routage et/ou ses services de proxy – et non un simple module périphérique, ce qui explique l’ampleur immédiate de la panne. Les utilisateurs voient soit des pages blanches, soit des messages d’erreur générés par l’infrastructure de Cloudflare elle‑même, signe que la requête échoue avant même d’atteindre les serveurs finaux.
Un impact mondial et très visible
Les perturbations ont été constatées simultanément en Europe, en Amérique du Nord, en Asie et même en Afrique, ce qui confirme qu’il ne s’agit pas d’un problème localisé sur un seul data center. Des plateformes très visibles comme X (ex‑Twitter) ont été partiellement inaccessibles, avec plusieurs milliers de signalements recensés à la mi‑journée sur les sites de suivi de pannes.
Cloudflare est l’un des principaux fournisseurs mondiaux de services de CDN, de sécurité et de performance web, placé en intermédiaire entre les sites et leurs visiteurs afin de filtrer le trafic, accélérer le chargement des pages et absorber les attaques. Sa présence sur des millions de domaines, y compris de grands noms de la tech, fait de l’entreprise une véritable colonne vertébrale invisible pour l’utilisateur final, mais critique pour l’écosystème numérique.
Lors d’une panne précédente en juin 2025, Cloudflare avait déjà montré à quel point l’interconnexion de ses services pouvait provoquer des effets en cascade : une défaillance sur son service de stockage Workers KV avait paralysé durant plus de deux heures des briques aussi diverses que WARP, Access, Gateway ou encore Workers AI. L’incident de ce 18 novembre s’inscrit dans la même logique de risque systémique lié à la centralisation de nombreuses fonctions au sein d’un seul acteur.
Scénarios techniques possibles
Au moment de la rédaction, Cloudflare évoque des « problèmes sur le réseau global » sans encore détailler la cause racine, mais plusieurs scénarios techniques se dégagent à la lumière d’incidents passés. L’un des plus probables est une mise à jour de configuration défaillante au niveau du routage ou de la gestion du trafic, un type d’erreur qui avait déjà entraîné, dans d’autres contextes, des coupures spectaculaires chez de grands fournisseurs d’infrastructures.
Une autre hypothèse est celle d’un incident lié à une opération de maintenance lourde, certains observateurs ayant relevé un calendrier technique particulièrement chargé pour Cloudflare ce 18 novembre. À ce stade, aucun élément sérieux ne permet de privilégier la piste d’une cyberattaque, un scénario pourtant systématiquement évoqué par le grand public à chaque « panne mondiale ».
Un nouvel avertissement pour l’Internet mondial
Au‑delà des désagréments de ce mardi, l’incident renforce l’idée qu’Internet n’est pas un nuage abstrait, mais une somme d’infrastructures très concrètes, administrées par un nombre limité d’entreprises dont les choix techniques ont des conséquences planétaires. Cloudflare, qui avait assuré n’avoir perdu aucune donnée lors de la panne de juin et s’était engagé à réduire sa dépendance à certains prestataires tiers, se retrouve à nouveau au centre du débat sur la robustesse de l’infrastructure mondiale.
Les prochaines heures seront déterminantes pour comprendre la cause précise de cette « panne monstre » et mesurer l’ampleur réelle de ses effets économiques, qu’il s’agisse de pertes de chiffre d’affaires, de perturbations de services critiques ou d’atteintes à la confiance des utilisateurs. Une chose est sûre : chaque nouvelle panne majeure de ce type ne se contente pas de couper temporairement des sites, elle alimente un questionnement de fond sur la manière dont est gouverné, sécurisé et réparti le pouvoir dans l’Internet du XXIe siècle.
ME. Avec Agences





