C’est un événement qui, s’il se confirme, serait historique pour l’Algérie indépendante. Le pape Léon XIV, élu en mai 2025 et premier souverain pontife originaire des États-Unis, a exprimé son vif désir de se rendre en Algérie en 2026 dans le cadre d’un voyage en Afrique. Cette visite serait la première d’un pape sur le sol algérien depuis 1962, marquant un geste diplomatique et spirituel d’une portée considérable.
L’intérêt du pape Léon XIV pour l’Algérie n’est pas fortuit. Issu de l’ordre de Saint-Augustin, dont il fut le prieur général de 2001 à 2013, il est profondément lié à la terre algérienne. Le chef des 1,4 milliard de catholiques s’est d’ailleurs déjà rendu en Algérie en 2001, visitant Annaba (l’ancienne Hippone) et Souk Ahras (l’ancienne Thagaste), berceau de saint Augustin (354-430).
Un pèlerinage spirituel et un pont diplomatique
Léon XIV, de son nom de naissance Robert Francis Prevost, a confié son souhait d’aller en Algérie pour « visiter les lieux de vie de saint Augustin ». Ce grand penseur de la chrétienté, fils de la région de Souk Ahras et évêque d’Hippone, demeure une figure de rassemblement.
Au-delà du pèlerinage personnel sur les traces de l’un des quatre premiers docteurs de l’Église, la visite revêt une portée politique et diplomatique majeure. Le pape souhaite également « poursuivre le dialogue et tisser des liens entre les mondes chrétien et musulman ».
Cette démarche s’inscrit dans la continuité des relations bilatérales, renforcées par la récente audience accordée au président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, le 24 juillet 2025 au Vatican. Cette rencontre pourrait avoir pavé la voie à la concrétisation de ce projet de déplacement.
Le signal fort du Vatican
Si la visite du pape François, évoquée en 2018 notamment à l’occasion de la béatification des religieux assassinés, n’a jamais été concrétisée, tous les voyants diplomatiques semblent désormais au vert. La nomination d’un nouveau nonce apostolique en Algérie, Javier Herrera Corona, le 22 novembre 2025, constitue un signal concret du Vatican quant à la possible préparation d’un voyage pontifical.
Cette première visite papale depuis l’indépendance transcenderait la seule dimension religieuse pour devenir un événement politique de portée internationale. Elle soulignerait la place de l’Algérie dans le dialogue interreligieux et confirmerait son rôle géopolitique, au moment où le pape américain envisage également le Cameroun et la Guinée équatoriale pour sa tournée africaine. L’Algérie s’apprête ainsi, peut-être, à accueillir une visite sans précédent, attendue comme un symbole fort de tolérance et de reconnaissance historique.