Malgré les ambitions déclarées des hautes autorités du pays de renforcer la présence des produits algériens hors hydrocarbures sur le marché africain, la réalité du commerce extérieur national semble montrer un tableau bien différent.
Un rapport récent de l’Office national des statistiques (ONS) met en lumière une situation peu reluisante : l’Afrique demeure un partenaire commercial marginal pour l’Algérie, avec seulement 1,1 % des exportations et 0,5 % des importations en provenance ou à destination de ce continent.
Des chiffres qui interrogent
En 2023, les importations algériennes en provenance des pays africains s’élevaient à 30,055 milliards de dinars. Comparativement, les échanges avec l’Union européenne atteignaient un montant de 1970,25 milliards de dinars, tandis que les échanges avec les pays asiatiques culminaient à 1550,41 milliards de dinars. Ces chiffres frappants soulèvent des questions quant à la réelle intégration de l’Algérie dans l’économie africaine, ainsi que sur la capacité du pays à développer des relations commerciales avantageuses avec ses voisins africains.
En matière d’exportations hors hydrocarbures, la situation n’est guère plus favorable. Sur la liste des dix premiers clients de l’Algérie, un seul pays africain figure : la Tunisie, occupant la neuvième place avec des échanges estimés à 26,39 milliards de dinars. Ce constat démontre, une fois de plus, que les échanges algéro-africains ne décollent pas, et qu’il y a un besoin urgent d’actions concrètes pour faire de l’Algérie un acteur clé sur le continent.
La volonté politique des autorités algériennes de diversifier l’économie nationale et de promouvoir les exportations de produits hors hydrocarbures est salutaire. Cependant, pour qu’elle se traduise en résultats tangibles, plusieurs enjeux doivent être surmontés. Des opérateurs économiques et Des experts ne cessent d’appeler les autorités à mettre en place un stratégie cohérente et agressive pour pénétrer les marchés africains.
Vers une dynamique de croissance
L’Algérie a un potentiel indéniable pour diversifier son économie et exploiter les opportunités offertes par le marché africain. Cependant, cela nécessite un engagement soutenu à tous les niveaux – gouvernemental, entrepreneurial et institutionnel. La transformation de la volonté politique en actions concrètes devra s’accompagner d’une analyse fine des réalités du marché et des attentes des partenaires africains.
Bien que des efforts soient faits pour faire briller les produits algériens au-delà des frontières, il est certain que l’Algérie est encore loin de réaliser son plein potentiel commercial sur le continent africain. La route vers une véritable africanisation du commerce algérien est semée d’embûches, mais avec une véritable stratégie et une volonté collective, elle pourrait conduire à un avenir prometteur.