Les cours du brut ont légèrement rebondi ce jeudi matin, sans effacer la baisse marquée de la veille. Vers 6 h 29 GMT, le Brent pour livraison en janvier 2026 avançait de 0,19 %, autour de 63,63 dollars le baril. Le WTI, échéance décembre 2025, gagnait pour sa part 0,37 %, à 59,66 dollars. Rien de spectaculaire, mais un mouvement qui montre un marché encore hésitant après une semaine agitée.
La remontée du matin intervient après une chute de 2,1 % mercredi. À l’origine, un article affirmant que Washington aurait soufflé à Kyiv l’idée d’accepter un accord de paix impliquant des concessions territoriales et militaires à la Russie. Un scénario très loin d’être confirmé, mais suffisant pour alimenter une petite panique : si un accord voyait réellement le jour, une partie des sanctions visant les exportations russes pourrait finir par être levée.
Pour un marché déjà saturé par du pétrole stocké sur des navires et par des hausses de production de plusieurs pays, l’idée d’un retour accéléré du brut russe pèse immédiatement sur les prix.
Des analystes d’ING ont toutefois relativisé. Selon eux, l’Ukraine n’a aucune raison d’accepter un cadre jugé trop favorable à Moscou. Ils rappellent aussi que le simple fait que Washington cherche encore une issue diplomatique tend à calmer les craintes d’un durcissement des sanctions, ou d’un renforcement brutal de leur application.
Les stocks américains changent un peu la donne
Les chiffres publiés par l’Energy Information Administration ont apporté un petit soutien supplémentaire aux prix. Les stocks américains de brut ont reculé de 3,4 millions de barils la semaine du 14 novembre, alors que les analystes n’attendaient qu’un léger repli. Ce déstockage reflète des raffineries tournant à plein régime et une demande solide pour les exportations de brut américain.
Mais tout n’est pas parfaitement aligné : les réserves d’essence et de distillats ont augmenté pour la première fois en plus d’un mois. C’est généralement un signal d’essoufflement de la demande intérieure, ce qui limite l’effet positif du recul des stocks de brut.
En toile de fond, les traders scrutent l’échéance fixée par Washington au 21 novembre. Les entreprises doivent à cette date cesser toute activité avec Rosneft et Lukoil, deux piliers du secteur pétrolier russe. La mise en œuvre concrète de cette mesure -et les éventuelles exemptions -pourrait influencer les flux mondiaux de brut dans les semaines à venir.
Pour l’heure, le marché reste dans cette zone de flottement qu’il connaît depuis plusieurs semaines : un pétrole qui bouge, mais sans véritable direction, tiraillé entre géopolitique, niveaux de stocks, décisions de Washington et capacité des producteurs à ajuster l’offre.






