L’OPEP+ a décidé d’augmenter à nouveau sa production de brut, affichant sa volonté de reconquérir des parts de marché, quitte à peser sur les cours. Huit membres de l’alliance, dont l’Algérie, l’Arabie saoudite et la Russie, prévoient d’injecter progressivement jusqu’à 1,65 million de barils par jour supplémentaires d’ici un an. Une stratégie offensive qui interroge alors que les prix évoluent déjà sous le seuil des 70 dollars le baril.
Réunis dimanche 7 septembre lors d’une session virtuelle, les pays producteurs ont annoncé une première hausse de 137 000 barils quotidiens dès octobre, après avoir déjà remis sur le marché 2,2 millions de barils plus tôt dans l’année. En mai, à la surprise des observateurs, plus de 400 000 barils avaient été ajoutés, soit trois fois le volume prévu.
Une manœuvre pour affaiblir la concurrence
Le pari est cependant risqué. Le baril de Brent s’échangeait déjà à 67 dollars le 5 septembre, loin des sommets de 2022 à 120 dollars, lorsque la guerre en Ukraine faisait craindre des ruptures d’approvisionnement. Mais ce lundi, les prix ont légèrement rebondi : le Brent a gagné 0,4 % (+23 cents) à 65,73 dollars le baril et le WTI 0,3 % (+21 cents) à 62,08 dollars, après un recul de plus de 3 % la semaine précédente lié à des données décevantes sur l’emploi américain.
Pour l’IFRI, « les producteurs du Moyen-Orient estiment qu’il y a plus d’avantages que d’inconvénients à stabiliser le prix autour de 65 dollars pendant quelque temps ». En d’autres termes, la stratégie consiste à maintenir une pression sur la concurrence, notamment américaine, tout en évitant une chute incontrôlée des cours.