Selon le dernier classement de l’Indice de performance des ports à conteneurs (CPPI), le port de Béjaïa se positionne au 39e rang africain et à la 386e place mondiale. Bien qu’il soit le port le plus performant d’Algérie, cette distinction met en lumière le retard considérable de l’Algérie, qui peine à rivaliser avec les leaders du continent, affichant ainsi de profondes lacunes dans ses infrastructures portuaires.
Pour établir son indice, la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence se basent sur des critères précis et objectifs. Le CPPI évalue l’efficacité des ports en se focalisant sur le temps total qu’un navire porte-conteneurs passe au port, de son arrivée au mouillage jusqu’à son départ du quai. Ce temps est un indicateur essentiel de la fluidité et de la productivité des opérations portuaires.
Le classement exclut volontairement les terminaux spécialisés dans le vrac, les hydrocarbures ou le trafic passagers, car leurs logiques d’exploitation et leurs indicateurs de performance diffèrent. En mesurant ce temps de séjour, l’indice met en évidence les goulots d’étranglement, que ce soit au niveau des infrastructures, des procédures administratives ou de l’organisation du travail.
Port-Saïd et Tanger-Med écrasent la concurrence
Le rapport offre une perspective cruciale en comparant la performance des ports à l’échelle mondiale. Le contraste avec les leaders africains et mondiaux est saisissant. Le nord du continent continue de dominer le classement africain. Le port de Port-Saïd en Égypte se hisse à la 3e place mondiale, et Tanger-Med au Maroc se maintient au 5e rang.
Ces ports confirment leur statut de véritables hubs maritimes mondiaux. En Afrique subsaharienne, le port de Dakar au Sénégal a réalisé une performance remarquable, gagnant des places de manière significative. Il est classé 3e en Afrique, grâce à d’importants investissements dans ses infrastructures et la modernisation de sa connectivité terrestre avec le Mali.
Au niveau mondial, les ports asiatiques, menés par Yangshan en Chine, dominent le classement, occupant la majorité du top 20. Leur avance en matière d’efficacité opérationnelle démontre l’importance d’une stratégie logistique intégrée et d’investissements massifs dans les technologies et la modernisation.