Un document interne de la douane d’Alger, daté du 5 novembre 2025, révèle un changement important dans l’importation de voitures par conteneur via le port d’Alger. La note, adressée aux consignataires maritimes et à l’Association professionnelle des agents maritimes, demande de sursseoir au manifestage des conteneurs de véhicules dans plusieurs entrepôts. La suspension s’étend du 5 au 12 novembre 2025.
Selon la correspondance, cette décision fait suite à des difficultés importantes dans le dédouanement des véhicules importés par les particuliers. Les services douaniers constatent un nombre élevé de conteneurs déjà manifestés mais non transférés vers les entrepôts publics concernés, notamment ANISFER, SARLYANIS, RAIL LOGISTIC et EMAT. Les douanes cherchent donc à éviter la saturation et à stabiliser le flux d’entrée.
Cette mesure marque une étape nouvelle dans la gestion de l’importation de voitures. Elle intervient au moment où les arrivages de véhicules, en particulier en provenance de Chine, s’accélèrent depuis plusieurs mois. Les importateurs profitent du regain d’offre asiatique, des prix attractifs et de l’assouplissement partiel des procédures administratives. Par conséquent, le nombre de conteneurs traités par le port d’Alger a fortement augmenté.
Cependant, cette hausse provoque des effets collatéraux. D’une part, les entrepôts peinent à absorber les volumes. D’autre part, la pression sur la demande en devises explose. Les particuliers doivent payer leurs véhicules en euros. Ils se tournent donc massivement vers le marché noir. Cette ruée contribue directement à la flambée de l’euro, qui enregistre des sommets historiques.
Ainsi, le document douanier met en lumière une réalité devenue structurelle : l’importation de voitures ne cesse de croître, mais l’infrastructure logistique et les capacités de traitement peinent à suivre. Les autorités tentent de ralentir temporairement le rythme pour éviter un blocage complet dans les entrepôts du port d’Alger.
En définitive, cette suspension temporaire traduit une pression croissante sur toute la chaîne : transport maritime, douane, entreposage, et surtout disponibilité de devises. La tendance actuelle montre que la demande en véhicules étrangers, principalement chinois, continuera d’influencer à la fois les procédures portuaires et l’évolution du marché noir des devises dans les prochaines semaines.





