Avant d’atteindre ses objectifs d’autosuffisance en poudre de lait, l’Algérie cherche de nouveaux fournisseurs pour réduire sa dépendance aux importations et réalise une première historique en passant une première commande de 2 100 tonnes en Ouganda.
La première cargaison de poudre de lait ougandaise à destination de l’Algérie a été officiellement lancée le 29 mai 2025, lors d’une cérémonie présidée par le président ougandais Yoweri Museveni. Cette expédition inaugurale comprend 500 tonnes, dans le cadre d’un envoi global de 2 100 tonnes, pour une valeur estimée à plus de 8 millions de dollars. À terme, l’accord prévoit l’exportation d’un quota initial de 120 000 tonnes métriques de poudre de lait ougandaise vers l’Algérie, étalée sur plusieurs années.
Trois grands transformateurs ougandais ont été sélectionnés pour assurer ces exportations : Pearl Dairy Farms, Brookside Uganda et Amos Dairies Uganda. Ces entreprises sont chargées de fournir la poudre de lait conformément aux normes algériennes.
Le long chemin vers l’autosuffisance
L’Algérie reste fortement dépendante des importations de lait (60 à 80 % selon les estimations officielles). En parallèle de ces importations, le pays s’est lancé dans des investissements dans la filière laitière nationale, notamment avec la création d’une ferme géante de 270 000 vaches à Adrar, fruit d’un partenariat entre le groupe qatari Baladna, le FNI et le groupe public Giplait.
Du côté des acteurs privés, les ambitions sont tout aussi importantes. Dans une interview accordée à Maghreb Émergent, le directeur de communication du groupe laitier Soummam (leader privé de la filière en Algérie) a déclaré que l’entreprise parvient à couvrir localement 35 % de ses besoins en lait. L’entreprise, fondée par le défunt Lounis Hamitouche, ambitionne d’être autosuffisante en poudre de lait et lait cru d’ici 10 ans.
Actuellement, les importations algériennes restent concentrées sur quelques pays. En 2024, les importations algériennes de poudre de lait entier proviennent principalement de la Nouvelle-Zélande, qui fournit environ 67 %, suivie du Mercosur (22 %) et de l’Union européenne (10 %) (principalement la France). Pour la poudre de lait écrémé, l’Union européenne reste le principal fournisseur, représentant plus de 85 % des parts de marché sur les cinq dernières années.